Front commun : début de trois jours de grève
Sous fond de musique, d’échanges et de klaxons, une centaine de membres du Front commun se sont rassemblés devant le Cégep de Rivière-du-Loup ce 21 novembre. C'est le début d’une grève de trois jours qui mobilisera quelque 420 000 travailleurs des secteurs public et parapublic partout au Québec.
Au Bas-Saint-Laurent, 12 000 membres du Front commun. «On est présent pour démontrer notre appui aux étudiants parce que c’est pour eux qu’on vient travailler chaque jour et qu’on est passionné de notre travail, mais aussi pour démontrer au gouvernement qu’on n’est pas en accord avec la proposition faite dans la dernière offre de la partie patronale», souligne Marco Lavoie, enseignant et membre du comité exécutif du Syndicat des enseignant(e)s du Cégep de Rivière-du-Loup (SEECRDL).
Environ 50 enseignants et 50 employés de soutien font valoir leurs demandes devant l’établissement. Ils seront entre 150 et 200 entre 11 h 30 et 12 h ce 21 novembre. Ce scénario se répétera aussi les 22 et 23 novembre où le même nombre de personnes risquent d'y être. Indiquons que des infimiers et infirmières et autres employés de soutien sont regroupés devant le Centre hospitalier régional du Grand-Portage.
Dans leurs demandes sectorielles, les travailleurs du cégep demandent l'abandon de la proposition patronale visant à éclater la plage horaire le soir et la fin de semaine pour dispenser les cours à la formation régulière. Selon le gouvernement, cette proposition permettrait de répondre à la demande des étudiants alors que les enseignants, de leur côté, font un constat tout autre.
Les professeurs désirent aussi la création de balises afin d’encadrer la formation à distance au nom de la réussite des élèves. Ils croient que ce type de formation ne peut répondre à tout en contexte de manque de main-d’œuvre.
Marco Lavoie relève que la grève n’a pas été choisie de gaité de cœur. Elle a été organisée pour que les membres du Front se fassent entendre, mais les enseignants auraient préféré être en classe avec les jeunes afin qu’il n’y ait pas de répercussions sur leur apprentissage. Mais, «tout ça est intimement lié […] les conditions de travail des enseignants c’est les conditions d’étude des étudiants», souligne-t-il.
La présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ), Natacha Blanchet partage la même opinion. Selon elle, la grève est le dernier recours pour arriver à leurs fins. La présence des travailleurs aux lignes de piquetage montre qu’ils sont déterminés à avoir ce qu’ils réclament, mentionne-t-elle. le SEGP-CSQ est présent à Trois-Pistoles dans le parc de l'église, au centre Bombardier à La Pocatière, à Témiscouata-sur-le-Lac secteur Cabano dans le stationnement de l'église et à Rivière-du-Loup au parc du Campus-et-de-la-Cité.
La dernière offre du gouvernement n’a pas bien passé auprès du Front commun : «Avec 10,3 % [NDLR : sur 5 ans], c’est pratiquement rire de nous», alors que l’indice d’inflation est estimé à 17,7 % sur trois ans. Après presque un an de négociations, la présidente constate qu’il y a peu d’avancées aux tables.
Elle applaudit donc l’arrivée d’un conciliateur aux tables de négociations. «Ça manifeste quand même la bonne foi du Front commun de vouloir arriver à une entente rapide et de ne pas se rendre à la grève générale illimitée», croit Mme Blanchet. Rappelons qu’un mandat de grève illimité a été voté à 95 % au Front commun. La présidente espère que l’organisation n’aura pas à se rendre là, mais assure que les membres sont prêts à se défendre pour de meilleures conditions dans l’optique où aucune avancée ne serait faite avec la partie patronale.
«Les domaines de l’enseignement et de la santé ont été négligés depuis plusieurs années. Il y a du rattrapage à faire», confie-t-elle. En gros, les enseignants demandent l’amélioration de la composition des classes, l’allégement de la tâche, de la reconnaissance pour des suivis pédagogiques individualisés à l’éducation des adultes, un maximum de 26 périodes de 75 minutes au secondaire, l’amélioration de l’insertion professionnelle des nouveaux professeurs et l’amélioration de la rémunération, notamment. Ces changements permettraient d’attirer de nouvelles personnes en enseignement selon la présidente.
Le 22 novembre, entre 3 000 et 6 000 membres du Front commun marcheront pour se rendre devant les bureaux de la députée de Rivière-du-Loup - Témiscouata, Amélie Dionne et se faire entendre.
Le 23 novembre, environ 600 000 personnes seront en grève puisque la Fédération interprofessionnelle de la santé ainsi que la Fédération de l’enseignement autonome débrayeront elles aussi.
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