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Plonger au cœur des moules zébrées à Témiscouata-sur-le-Lac

durée 28 novembre 2023 | 06h57
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Un plongeur professionnel de Témiscouata-sur-le-Lac, Jonathan Bouchard de Plongée JB, a capturé des images saisissantes du fléau de la moule zébrée dans le lac Témiscouata le 26 novembre. Plongée au cœur de la problématique de cette espèce envahissante détectée en 2022 sur le territoire témilacois.

    «Je voulais faire une publication pour sensibiliser un peu [les gens] sur la moule. Souvent, ils en parlent, pensent que ce n’est pas vrai ou qu’il y en a tout le temps eu et que ce n’est pas plus grave que ça. C’était vraiment pour montrer qu’avant on en voyait pas et là on en voit à la pochetée», raconte l’instructeur certifié par l’Association professionnelle des instructeurs de plongée (PADI).

    L’idée de photographier les moules zébrées dans le lac Témiscouata lui est venue de ses collègues de bureau, ses proches et de citoyens qui ne comprenaient pas l’ampleur du fléau. Lors de sa plus récente plongée il a donc voulu illustrer la problématique en prenant des clichés de l’espèce sur des blocs de ciment, des bouts de bois, des fils de fer, des canalisations et même des pneus présents au fond de l’eau.

    Il partage que les moules s’accrochent sur n’importe quoi, puis y croissent. Elles sont présentes partout où il plonge, que ce soit dans les quartiers Notre-Dame-du-Lac, Cabano ou à la ville de Dégelis.

    M. Bouchard, qui effectue de la plongée depuis 22 ans, plonge régulièrement. En un an, le problème a explosé. Alors qu’il comptait une moule sur un bloc de béton ou deux dispersées sur une branche en 2022, il en voit facilement 300 à 400 sur ces mêmes matériaux aujourd’hui.

    «Il y en a vraiment et ça augmente. Si on ne fait pas attention, il va en avoir dans tous les lacs», craint le plongeur. Il croit que les conditions des lacs touchent tout le monde et qu’il 
est important que les gens sachent à quoi 
la propagation de la moule zébrée ressemble.

    Contacté par Info Dimanche, le maire de Témiscouata-sur-le-Lac, Denis Blais, a indiqué ne pas être surpris par les images prises par le plongeur. «Une fois que les moules ont été constatées, officialisées à l’automne 2022, on savait déjà qu’il y en avait probablement depuis quelques années déjà», souligne-t-il. 

    L’élu s’attendait à recevoir des commentaires et des images cet automne à la sortie de l’eau des quais et des bateaux des résidents. «On sait qu’il y a une prolifération très importante et qu’au cours des prochaines années la problématique devrait s’accentuer malheureusement», se désole M. Blais.

    «On a mentionné, aussi, que c’est une problématique qui est impossible à éradiquer, en tout cas, pour l’instant. Il n’y a pas de méthode dans un lac de la grandeur du nôtre», informe-t-il. La Ville de Témiscouata-sur-le-Lac a lancé un plan d’action en avril pour contrer la propagation du spécimen à d’autres lacs. 

    Des guérites automatisées vont être installées au cours des prochains mois à Témiscouata-sur-le-Lac, mais aussi à des villes et villages limitrophes pour protéger leurs lacs contre la moule zébrée et les autres espèces envahissantes. 

    UN FLÉAU QUI A UNE PORTÉE RÉGIONALE

    Après le partage des photos de moules zébrées, une quarantaine de personnes ont réagi dont le directeur général de Saint-Mathieu-de-Rioux, Daniel Dufour.  «C’est inquiétant, a-t-il confié. La première chose que j’ai voulu faire c’est de partager les représentations visuelles de ce à quoi ça peut ressembler pour ne pas que les gens minimisent l’impact et la prolifération des moules zébrées.»

    Selon lui, ces clichés sont nécessaires à la compréhension des gens : «Une image vaut mille mots. Quand les gens ont ça en tête, c’est fort, c’est percutant comme message. Alors que si on a un petit texte générique, c’est peut-être plus comme un coup d’épée dans l’eau pour plusieurs.»

    Il a sommé que sa municipalité allait réserver une somme dans son budget annuel 2024 pour la protection de ses plans d’eau. Il ne cache pas qu’il est un peu tôt pour en parler, mais il rencontrera les élus dans les prochaines semaines afin de décider les interventions qui seront effectuées au niveau des lacs.

    «Donc c’est clair que ça a un impact, même au niveau de notre préparation budgétaire, pour être capables de faire face aux défis qui se présenteront à nous l’été prochain», confie M. Dufour. Aucune moule zébrée n’a été détectée à Saint-Mathieu-de-Rioux pour le moment. La Municipalité veut prévenir la propagation de cette espèce envahissante dans ses étendues d’eau.

    Saint-Mathieu-de-Rioux croit qu’il vaut mieux travailler en amont. Ainsi, dès l’été 2024, les périodes d’ouverture de la station de lavage seront allongées et une ressource saisonnière sera probablement engagée afin de contrôler les allées et venues sur les lacs.
     

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