La Saint-Valentin : un douloureux rappel pour les personnes assistées sociales
Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST) a répondu à l’appel de signatures de la pétition «Modernisation de la notion de vie maritale pour les prestataires de l'aide sociale» lancé par le regroupement provincial le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ).
Depuis plusieurs années, le RASST dénonce l’application des dispositions entourant la vie maritale pour les personnes assistées sociales. «La journée de la Saint-Valentin est une date symbolique pour notre regroupement et ses membres puisque les personnes assistées sociales n’ont pas le même droit à l’amour que le reste de la population à cause d’obstacles dans la loi de l’aide sociale», mentionne Mélanie Ratté, militante impliquée au sein du FCPASQ.
Le statut de vie maritale à l’aide sociale, c’est lorsque deux personnes sont considérées être en couple aux yeux de la Loi. Lorsque ce statut est appliqué, pour la majorité des prestataires, les prestations sont amputées de 25 % et une seule personne peut percevoir la prestation pour le couple.
L’organisation indique que plusieurs conséquences aberrantes découlent de ce statut : atteinte à l’autonomie financière, risque de subir des violences de toutes sortes, enquêtes très intrusives, cumulation de dettes injustifiées, choix à faire entre son histoire d’amour et ses prestations d’aide sociale, déménagement forcé avec une personne plus rapidement que prévu, être forcé de vivre seul, etc.
«Ces dispositions sont un véritable frein à l’amour et à l’entraide. Plusieurs personnes choisissent de vivre seules plutôt que de devoir vivre dans une anxiété constante de se faire couper leurs prestations parce qu’elles sont considérées en couple. Et tout ça en pleine crise du logement», partage Mme Ratté. Elle ajoute qu’«à l’inverse, d’autres personnes sont forcées de rester dans une situation parce qu’elles n’ont pas de prestation pour pouvoir quitter.»
Le RASST appui et porte la pétition lancée par le comité femmes du FCPASQ le 14 décembre 2023, visant à revendiquer la modernisation des dispositions entourant la vie maritale. Cette pétition s’inscrit dans une série d'actions organisées en vue de s’assurer que la ministre Chantal Rouleau inclut les revendications du regroupement dans la réforme de l’aide sociale qui est à paraître au printemps 2024.
Quatre revendications sont mises de l’avant soit l’administration d’un chèque par personne et que celui-ci puisse couvrir les besoins de base en établissant les prestations sans tenir compte du revenu de la personne conjointe; l’établisssement d’un statut de vie maritale seulement lorsque les personnes se déclarent conjointes et abolir les critères tels que l'entraide et la commune renommée; la cessation de surveillance accrue des personnes et l’abolition rétroactive de toutes les dettes en lien avec le statut de vie maritale en concordance avec les dispositions ci-haut.
Cette pétition, portée par le député de Laurier-Dorion Andrés Fontecilla, est disponible sur le site de l’Assemblée nationale jusqu’au 14 mars. Mélanie Ratté conclut : «Il est primordial que cet enjeu soit discuté à l’Assemblée nationale. Pour ce faire, nous avons besoin de récolter le plus de signatures possibles.»
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