La centrale hydroélectrique Hydro-Fraser s’envole en fumée
Un incendie a complètement ravagé la centrale hydroélectrique Hydro-Fraser située au 1, rue de l’Hôtel-de-Ville à Rivière-du-Loup, ce 25 mars. Le Service de Sécurité incendie de la ville a combattu les flammes pendant plus de six heures. Au petit matin, le 26 mars, de la fumée s’échappait encore des décombres du bâtiment.
Les pompiers ont été appelés sur place vers 15 h 30 pour un feu pris dans un mur du bâtiment. Le directeur du SSIRDL, Éric Bérubé, raconte qu’en arrivant sur les lieux, aucune fumée ou flamme n’était apparente. C’est lorsque son équipe est entrée à l'intérieur qu’elle a constaté l’ampleur de l’incendie. Ce dernier s’était déjà propagé à l’entretoit.
«Rapidement la situation s’est détériorée», indique-t-il. Des flammes ont commencé à être visibles et de plus en plus nombreuses. Le directeur, qui avait installé son poste de commandement au bas de la côte, en face de la centrale, s’est vu dans l’obligation de remonter pour mieux voir le brasier qui se trouvait plus vers l’arrière de la bâtisse. La fumée lui cachait la vue sur les opérations.
Trente minutes après l’appel initial, le toit a commencé à s’effondrer. S’en est suivi des pans de murs au fil de l’intervention.
D'après Éric Bérubé, l'incendie a pu être causé par des travaux qui se déroulaient à l'intérieur du bâtiment. L'employé qui y oeuvrait a été évacué.
DÉFIS RENCONTRÉS LORS DE L’INCENDIE
Un des défis des sapeurs a été l’accès à la centrale. Elle se trouvait en bas d’une côte abrupte et glacée, et les pompiers avaient de la difficulté à circuler sur les côtés. L’emplacement et le déplacement des véhicules d’urgence ont aussi été problématiques.
De plus, le réseau d’aqueduc qui desservait le SSIRDL pendant l’intervention n’avait pas le débit d’eau nécessaire pour affronter un incendie de cette envergure. La borne fontaine la plus proche était située à plus de 1 000 pieds, dans une zone résidentielle.
«Donc on travaille presque à l’aveugle, on arrose ce qu’on est capable», a souligné M. Bérubé. Ces deux éléments ne permettaient pas à son équipe de travailler comme ils le souhaitaient afin d’attaquer directement le brasier.
Une explosion a aussi surpris les pompiers pendant leur travail. Ils avaient été informés par Hydro-Québec que le bâtiment n’était pas alimenté en électricité. Or, un appareil électrique a eu une surtension. «Heureusement c’était loin des intervenants, mais ce n’est pas agréable», a confié Éric Bérubé.
Une centaine de badauds ont aussi regardé le feu à partir du pont Alphonse-Couturier, anciennement le pont Dion, de la rue Beaubien qui surplombe la rivière du Loup, alors que des intervenants s’affairaient à avertir ou évacuer des citoyens dans le secteur. Alors que de la fumée dense entourait le pont, un policier de la Sûreté du Québec a prévenu les passants de la toxicité de l'air ambiant, leur demandant de s'éloigner.
Des paramédicaux ont passé de porte en porte pour avertir les Louperivois de rester à la maison en tenant leurs portes et fenêtres fermées afin de s’assurer qu’ils n’inhalent pas de la fumée toxique.
Environ 1 500 clients ont été privés d'électricité dans le secteur de l'incendie qui comprend les rues Beaubien, Fraser, Hôtel-de-Ville et Lafontaine.
Vers 18 h, le directeur du SSIRDL s’attendait à rester sur les lieux pendant encore 4 à 5 heures. Son équipe tentait toujours de rabattre les flammes et d’avoir un meilleur contrôle avant de se concentrer sur l’intérieur de la centrale.
«Tout était en bois, beaucoup de poussière. Pour nous c’était une boite d’allumettes. Quand ça a monté au grenier, on a vu la propagation à la grandeur du bâtiment dans le temps de le dire», a partagé M. Bérubé.
Il a aussi mentionné aux médias que le bâtiment ne contenait aucun produit chimique «significatif» qui aurait pu contaminer la Rivière-du-Loup. «Le ministère de l’Environnement du Québec, Environnement Canada et le Centre d’opération gouvernemental (COG) ont été informés de la situation».
Au total, 35 pompiers du SSIRDL et 8 de Saint-Antonin ont participé à l’intervention.
Hydro-Fraser est une centrale hydroélectrique privée de 2,3 mégawatts qui a été achetée par Harvey Corp en 2018. Elle est en opération depuis 1992 au barrage d'une ancienne usine de pâtes et papier. Il s'agit d'un bâtiment centenaire.
Collaboration : François Drouin et Andréanne Lebel
Commentaires