Manifestation pour la sauvegarde de la caisse à Rivière-Bleue
La fermeture imminente de la caisse Desjardins de Rivière-Bleue, prévue le 6 juin, déçoit de nombreux citoyens de la municipalité et de Saint-Marc-du-Lac-Long. Une centaine d’entre eux se sont fait entendre lors d’une manifestation ce 30 mai entre 12 h 30 et 14 h 30 devant le centre de services. Malgré l’importante mobilisation, la coopérative a confirmé qu’elle ne reviendrait pas sur sa décision.
Les manifestants réclamaient aux dirigeants de l’institution financière de la laisser ouverte ou, du moins, de maintenir en place le guichet pendant une période de cinq ans. «On a déterminé cette période tout simplement pour qu’il y ait une transition un peu moins drastique, surtout pour les personnes âgées», explique Martine Lévesque, citoyenne de Saint-Marc-du-Lac-Long. De cette manière, elles auraient le temps de s’adapter aux services en ligne.
Elle soutient que plusieurs résidents fonctionnent avec de l’argent liquide, puisque de nombreux commerces du coin n’utilisent que cette manière de paiement. Il est nécessaire aussi lors d’activités ou de festivals. «Ça permet de maintenir une certaine vitalité économique», soutient-elle aussi.
Le 23 juin, Mme Lévesque a lancé une pétition pour le maintien de la caisse et, minimalement, d’un guichet. À ce jour, 1 840 noms ont été recueillis, dont 500 virtuellement.
Elle a l’impression que Desjardins abandonne la collectivité alors que la coopérative «a été construite, a été bâtie par les petites communautés». Elle ne comprend pas la décision prise par les dirigeants de l’institution financière de ne garder qu’une caisse pour un territoire de plus de 600 kilomètres carrés, alors que Témiscouata-sur-le-Lac a 3 centres de services sur un territoire de moins de 300 kilomètres carrés.
Plusieurs autres personnes rencontrées sur place se sont dites déçues par la décision de Desjardins de fermer la caisse. Elles croient qu’en devant aller ailleurs pour des services financiers, les résidents en profiteront pour faire le plein et leur épicerie, affectant ainsi l’économie locale de leur municipalité.
Pour elles, il est insensé d’avoir à se déplacer des dizaines de kilomètres plus loin pour obtenir des services, les autres centres situés plus proches se trouvant à Pohénégamook (quartier Saint-Éleuthère) et Témiscouata-sur-le-Lac (quartier Cabano).
Nombreux citoyens dénoncent cette obligation de devoir se rendre ailleurs, indiquant que ce n’est pas tout le monde qui a accès à un transport. Les couts de déplacement sont aussi non négligeables, selon eux. «Ils sont en train d’étouffer la classe moyenne», a mentionné une résidente.
Les difficultés d’accès à Internet et à se débrouiller en ligne ont aussi été mentionnés.
Notons que la présence d’élus, dont le maire de Rivière-Bleue, Claude H. Pelletier, et du préfet de la MRC de Témiscouata, Serge Pelletier, n’a pas passé inaperçue lors de la manifestation. Les pompiers du Service de sécurité incendie de la municipalité était aussi sur les lieux et ont fait retentir les sirènes de leurs camions. Deux voitures de police étaient sur place pour effectuer de la surveillance.
UNE FERMETURE DÉFINITIVE
La coopérative a entendu les revendications des citoyens et comprend leur déception, mais maintient son choix de fermer ses opérations. «Notre décision a été longuement réfléchie, elle n’a pas été prise sur un coin de table», assure le président du conseil d’administration, Nicolas Cervant Caron. Les dirigeants se sont basés, notamment, sur les statiques d’achalandage de leurs 22 000 membres au comptoir-caisse (1%) et au guichet (3%) à Rivière-Bleue.
Le président a soutenu l’importance d’accompagner les personnes dans le besoin dans ce changement. Depuis le 22 avril, la caisse a commencé à prendre en charge des clients moins à l’aise en ligne. À la fermeture, les dirigeants prévoient déléguer une ressource à Rivière-Bleue afin d’aider davantage de personnes à devenir autonomes financièrement en ligne grâce à des ateliers.
Une entente a aussi été complétée avec le transport adapté et collectif Roulami, qui comptera deux nouveaux trajets, pour que les membres dans le besoin puissent se rendre à un comptoir-caisse pour obtenir des services en personne. « Rivière-Bleue], c’est une communauté, on l’a vu aujourd’hui, qui est super dynamique et vive. Donc je n’ai pas de doute pour la vitalité du milieu», a-t-il conclu.
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