Soutien financier de Québec à l’agriculture : «Un point de départ»
La présidente de la Fédération de l’UPA du Bas Saint-Laurent, Nathalie Lemieux, estime que le soutien financier et les allégements annoncés par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, font office de «point de départ» pour les productrices et producteurs agricoles de la région. Elle espère néanmoins que des mesures plus spécifiques aux régions périphériques soient dévoilées ultérieurement.
Plus de 200 M$ ont été annoncés aux producteurs agricoles, lors du point de presse du 13 juin. Ces sommes sont ventilées à travers six mesures phares, dont quatre auront un impact concret auprès des entreprises agricoles du Bas Saint Laurent, notamment les allégements réglementaires et administratifs qui se déclinent en une liste de quatorze points.
«Pratiquement tous les allégements proposés peuvent influer sur le travail de nos producteurs agricoles. L’un d’entre eux, le retrait des obligations liées à la justification agronomique prévue au Code de gestion des pesticides, vient même reconnaître notre expertise dans l’exercice de notre profession. Il s’agit là d’un gain important», mentionne Nathalie Lemieux.
Parmi les autres mesures, la présidente voit d’un bon œil l’adaptation du programme Sécuri-Taux Relève pour contrer la hausse des taux d’intérêt. Ce dernier promet une uniformisation du taux d’intérêt de La Financière agricole du Québec (FADQ) à 4 % pour la période allant du 1er avril 2024 au 31 mars 2026.
Quant à elle, la bonification de l’initiative d’urgence ouvre désormais la possibilité à une entreprise de se refinancer à moindre coût, et cela, qu’elle soit cliente ou non de la FADQ. Enfin, un meilleur soutien financier sera disponible afin d’aider les entreprises agricoles à faire face aux changements climatiques, une demande de longue date de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
«Concernant l’Initiative Agri-relance, les discussions sur ce point se poursuivent. À défaut d’avoir vécu des pertes extraordinaires comme dans le sud-ouest du Québec, l’été dernier, nous souhaitons que nos producteurs horticoles et maraîchers qui ont également souffert de conditions météorologiques exceptionnelles à l’été 2023 puissent bénéficier de cette mesure», indique Mme Lemieux.
Toutefois, un constat demeure à la suite de l’annonce de ces mesures : aucune n’est spécifiquement destinée aux régions périphériques, à l’exception de celle concernant le soutien complémentaire accordé à l’Abitibi-Témiscamingue en lien avec la sécheresse exceptionnelle vécue en 2023. Comme il s’agit d’une mesure sans précédent, Nathalie Lemieux reste confiante que la mobilisation extraordinaire des producteurs agricoles au courant de l’hiver puisse mener à des aides de même type pour le Bas-Saint-Laurent à moyen ou long terme.
«Oui, le gouvernement du Québec a répondu aux demandes à court terme que l’UPA a formulé. Toutefois, ce n’est qu’un début, il reste encore du travail à faire. Et il faudra certainement insister davantage sur les particularités des régions périphériques, en concertation avec les acteurs socioéconomiques du milieu, afin qu’elles soient bien captées par nos décideurs politiques», conclut la présidente.
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