Fermeture de l’obstétrique à Notre-Dame-du-Lac : aucune certitude pour septembre
La rupture du service d’obstétrique de l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac entre le 25 juin et le 9 septembre pourrait-elle être prolongée? S’il estime qu’il est précipité de se prononcer, la possibilité demeure néanmoins bien réelle, selon le directeur-général du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Dr Jean-Christophe Carvalho. L’organisation compte cependant tout mettre en place pour éviter ce scénario, confirmant du même coup qu’une fermeture «à long terme» n’est pas envisagée.
Causée par un manque de personnels infirmiers, la fermeture du service durant la saison estivale n’est ainsi pas à l’abri d’un prolongement dans le temps. Le manque de main-d’œuvre est important et les vacances ne sont pas la cause de tous les maux, explique-t-on. À cela s’ajoute également la menace de potentielles démissions au sein des équipes en place.
«Pour l’instant, on nous dit qu’il pourrait y avoir d’autres départs à l’automne, a concédé le Dr Jean-Christophe Carvalho, en milieu de semaine. On va continuer nos actions et on va travailler au niveau national pour voir quelles sont les options. On va se préparer et voir ce qu’on peut intensifier pour se parer à cette éventualité.»
«Maintenant, je ne peux pas garantir que tout va aller sur des roulettes», a-t-il ajouté, prudent.
Parmi les solutions sur la table à court terme, il y a la disponibilité potentielle de «l’équipe volante» qui est en train de se constituer au niveau national. Plusieurs professionnels ont donné leur nom afin d’être dépêchés dans les régions où la fin du recours aux agences provoque des réductions de services. Certains sont d’ailleurs en train d’être déployés sur la Côte-Nord.
«Les enjeux sont importants à plusieurs endroits au Québec, non pas seulement au Témiscouata, mais peut-être que des ressources seront disponibles. On va rester à l’affut de la situation», a souligné le Dr Carvalho, sans faire de promesse.
«Il n’en demeure pas moins que l’objectif, c’est d’être capable de recruter au Témiscouata, avoir nos propres employés et de garantir les services sans être dépendant [du personnel externe]. L’équipe volante ne reste pas une solution à long terme.»
La récente fermeture – la plus longue à ce jour – du service d’obstétrique de Notre-Dame-du-Lac est entrée en vigueur le 25 juin. Le Dr Jean-Christophe Carvalho explique que ce constat s’est imposé «à contre cœur» lorsque le nombre de ressources humaines disponibles ne permettait pas de maintenir les services de façon sécuritaire.
Les enjeux de main-d’œuvre sont récurrents à l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac et le CISSS du Bas-Saint-Laurent envisageait déjà un été difficile en obstétrique depuis plusieurs semaines. L’organisation a poursuivi ses démarches de recrutement, impliquant même le mécanisme de dépannage national pour les infirmières en obstétrique, mais les résultats n’ont pas été au rendez-vous.
«Des travaux sont en cours pour tenter d’aller recruter nos propres employés. Des consultations ont été faites au niveau du personnel, incluant des médecins. Mais en dépit de tout ça, et considérant différentes choses, dont les changements au niveau de la main-d’œuvre indépendante, on n’a pas encore réussi à attirer les ressources nécessaires», a regretté le PDG, soutenant «ne pas avoir lancé la serviette sur le recrutement des ressources humaines».
Jean-Christophe Carvalho maintient que le CISSS du Bas-Saint-Laurent aurait pu ouvrir le service quelques journées par mois, selon les ressources disponibles. Cette possibilité n’a toutefois pas été sérieusement envisagée, l’organisation préférant mettre en place des «corridors de services clairs et fiables» pour les futures mamans.
«On comprend la réaction des élus et on est conscients des impacts que ça peut avoir sur les services de proximité et sur les gens qui seront amenés à se déplacer», a-t-il dit, soutenant que le CISSS était intéressé à travailler avec le milieu concernant l’attractivité de la région.
RÉFECTION DE L’HÔPITAL
Le CISSS du Bas-Saint-Laurent ne cache pas non plus poursuivre ses démarches pour un projet de rénovation de l’urgence et des soins intensifs de l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac. Des travaux sur la programmation clinique ont déjà été réalisés. Maintenant, l’équipe compte poursuivre les discussions avec les instances gouvernementales afin de finaliser le niveau technique et ensuite faire les demandes de financement.
«La mise aux normes de ces deux secteurs devrait notamment permettre l’amélioration de l’attraction et de la rétention du personnel infirmier et médical», a estimé le Dr Carvalho.
«On croit que les travaux permettront d’obtenir des conditions comparables à celles qu’on retrouve dans les unités d’Amqui, Matane et du Kamouraska qui, sans être totalement solides, n’ont pas les mêmes enjeux.»
Quant aux inquiétudes répétées sur la possible fermeture à long terme du service d’obstétrique au Témiscouata, le PDG du CISSS du Bas-Saint-Laurent se veut rassurant. Il assure que son organisation et le ministère de la Santé ont l’intention de maintenir le service à l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac. «On travaille à ce niveau-là. Les orientations ne changent pas et nous demeurons mobilisés.»