Une commission spéciale est lancée pour encadrer l’utilisation des écrans et des réseaux sociaux
Au cours des prochaines semaines, la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, présidera la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes. Les travaux ont débuté le 12 septembre et une quarantaine d’experts seront entendus d’ici le 26 septembre afin de dresser un bilan de la situation actuelle pour, à terme, mieux encadrer l’utilisation des écrans.
Selon une étude parue dans le Journal of Adolescent Health l’an dernier qui a été réalisée auprès de plus de 28 000 de jeunes québécois, entre 2019 et 2022, le temps d’écran quotidien est passé de 5,3 heures à 7,5 heures. Les adolescentes et adolescents passaient donc autant de temps à dormir qu’à utiliser des écrans. Ce constat demandait des interventions urgentes en santé publique, selon les chercheurs.
La commission spéciale se penchera sur divers enjeux en plus du temps d’écran, dont l’accès aux réseaux sociaux, la cyberintimidation, l’accès des mineurs à la pornographie sur le web, les mécanismes visant à créer une dépendance, la publicité destinée aux enfants sur les applications et les plateformes, etc.
Le fait d’imposer une majorité numérique ou non sera aussi débattu, cite en exemple la présidente de cette commission spéciale, Amélie Dionne. «C’est très large. Il y a une question de santé mentale, de santé physique, de développement comportemental. Il y a beaucoup d’experts qui se sont déjà penchés sur la situation actuelle pour dire qu’il y a des effets sur le développement et la santé des jeunes», explique la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata.
Les problématiques varient aussi selon l’âge des utilisateurs. Les intervenants qui seront entendus au cours des prochains jours sont des psychiatres, médecins spécialistes, psychologues et des intervenants du milieu de l’éducation qui se sont intéressés à ce sujet.
«Je pense que cette commission-là sera une véritable prise de conscience collective», ajoute Amélie Dionne. Une tournée dans les écoles, y compris au Bas-Saint-Laurent, sera organisée cet automne afin de permettre aux parlementaires d’entendre les jeunes, sur le terrain.
«Ils pourraient regarder des vidéos jusqu’à la fin de leurs jours, c’est interminable. Les jeunes sont très conscients du caractère addictif des réseaux sociaux. C’est pour ça qu’on souhaite les entendre et qu’ils nous partagent leur réalité eux-mêmes», ajoute la présidente de la commission spéciale. Certains d’entre eux se retrouvent parfois exposés contre leur gré à des images violentes de la guerre entre Israël et le Hamas.
Une vaste consultation en ligne sera également lancée au cours des prochaines semaines par la commission. Toute la population québécoise sera invitée à transmettre ses commentaires.
Le dépôt du rapport, qui contiendra des recommandations adaptées à la réalité du Québec, est prévu en mai 2025. Les audiences sont diffusées en direct sur le site web de l’Assemblée nationale.
Le comité directeur de cette commission spéciale est composé d’un membre de chaque parti : Amélie Dionne (Coalition avenir Québec), Pascal Bérubé (Parti québécois), Alexandre Leduc (Québec solidaire) et Enrico Ciccone (Parti libéral du Québec).
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