La Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup lance un mouvement de mobilisation
Devant la vente imminente de trois importants bâtiments religieux de Rivière-du-Loup à un promoteur dont l’identité n’a pas encore été dévoilée, la Corporation du patrimoine religieux lance un appel à la mobilisation citoyenne, le 18 septembre. Elle souhaite que les deux églises et le presbytère qui seront vendus par la fabrique soient préservés, au nom de la sauvegarde du patrimoine collectif.
Le Diocèse de Sainte-Anne-de-La-Pocatière a récemment approuvé la vente des églises Saint-Ludger, Saint-François-Xavier et du presbytère Saint-Patrice, qui sont tous protégés par une citation patrimoniale de la Ville de Rivière-du-Loup.
La présidente Suzanne Michaud et Benoit Ouellet de la Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup sont préoccupés par le fait qu’un seul promoteur fasse l’acquisition de trois édifices patrimoniaux majeurs à Rivière-du-Loup. «Ça nous questionne, c’est ambitieux. C’est un gros morceau», soulèvent-ils.
Le mouvement de mobilisation qui a été lancé le 18 septembre porte le nom «Notre patrimoine, un trésor à préserver». La Corporation est d’avis que les trois bâtiments à vocation religieuse sont un héritage historique et culturel d’une valeur inestimable.
«Il faudra faire preuve de créativité et d’engagement. Nous ne voulons pas transmettre à nos descendants le message que notre génération a choisi la facilité ou l’inaction dans la gestion de l’héritage de nos aïeux», souligne Suzanne Michaud.
CARNET DE SANTÉ
La Corporation avait bénéficié de subventions du Conseil du patrimoine religieux et de la Ville de Rivière-du-Loup totalisant 45 000 $ afin de réaliser des études pour transformer l’église Saint-François-Xavier en édifice multifonctionnel.
Cette somme a permis de mettre à jour le carnet de santé de ce bâtiment patrimonial, avec la collaboration des firmes d’ingénierie et d’architecture Stantec et Atelier5. Le dernier datait de 2019. Le rapport révèle que la structure de l’église est saine, mais des travaux de toiture devront être menés afin d’assurer la pérennité du bâtiment.
«Pour un bâtiment de 120 ans, qui a été construit selon les techniques de l’époque, il y a certains ajustements à faire», souligne Benoit Ouellet de la Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup. Elle n’a toutefois pas pu faire l’acquisition de l’église Saint-François-Xavier.
Selon les professionnels consultés, un montant de 6 M$ serait nécessaire afin de la préserver. «Ce qui coute cher, c’est la superficie. L’église Saint-François-Xavier, c’est un immense bâtiment […] C’est sûr que ces couts sont proportionnels à un bâtiment de cette envergure-là», ajoute M. Ouellet.
La présidente de la Corporation, Suzanne Michaud, est catégorique : il n’est absolument pas nécessaire de la démolir. Des craintes subsistent toutefois dans la population. «Ça fait des années que c’est barricadé et les gens ont l’impression que c’est dangereux, que c’est fini. Ce n’est pas ce que nous croyons, mais c’est ce qui a été véhiculé», souligne Suzanne Michaud.
PEU D’INFORMATIONS DISPONIBLES
Malgré le peu d’informations disponibles sur le futur acquéreur, la Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup se dit prête et ouverte à collaborer avec lui et à lui partager les informations qu’elle détient. «Je ne parle pas de foi religieuse. Je parle de paysage urbain, de la place que ça occupe dans le noyau de chacun des quartiers. Ça peut venir les dynamiser», ajoute Benoit Ouellet.
En marge d’une séance publique qui avait lieu le 16 septembre, le maire de la Ville de Rivière-du-Loup, Mario Bastille, a confirmé que l’acquéreur potentiel des bâtiments religieux n’a pas fait de démarches auprès de l’administration municipale.
«On ne sait pas qui c’est. C’est un peu dur. Si le promoteur finit par nous entendre, venez frapper à la porte de la Ville, ça serait intéressant», a-t-il lancé, devant les médias.
M. Bastille a ajouté que la Ville suivra de près le promoteur qui en fera l’acquisition, ainsi que les projets qu’il voudra y développer.
Selon les informations transmises aux paroissiens par le président de la Fabrique de Rivière-du-Loup, Lucien Dubé, la vente des trois bâtiments ne pourra être finalisée avant le 15 novembre ou au début du mois de décembre.
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