Tendre la main aux personnes issues de l’immigration
Deux couples de Québécois-Africains, Mélanie Emond et Papa Noel Sow ainsi que Claude Ouellet et Augustine Thérèse Benoa ont créé l’Association d’amitié et d’action interculturelle du Bas-Saint-Laurent afin de donner une autre image de l’immigration à la population. Par la mise sur pied de cette organisation, ils désirent créer un pont entre les cultures et développer un vivre-ensemble respectueux de tout un chacun.
«L’immigration ça ne va pas dans un sens, mais dans les deux sens», soutient Papa Noel Sow, président de l’AAAI. Il considère que ce ne sont pas seulement les immigrants qui ont à s’adapter à leur nouvelle réalité. La communauté d’accueil doit les accompagner et aussi s’imprégner d’eux pour partager le meilleur de leurs cultures et les aider à s’établir ici.
Lorsqu’il est arrivé à Rivière-du-Loup, il y a quelques années, M. Sow raconte avoir été très bien accueilli par la communauté. Or, dans les dernières années, il a observé une croissance du nombre personnes issues de l’immigration dans la région et il a remarqué que plusieurs d’entre elles n’ont pas eu la même chance que lui. Et même que plusieurs quittaient après un an ou deux.
Toutefois, la région a besoin d’eux, souligne Papa Noel Sow. La population du Bas-Saint-Laurent est vieillissante, et le nombre de naissances est plus bas que le nombre de décès, partage-t-il. «Qui va remplacer ces gens?», se questionne le président de l’AAAI, tout en ajoutant que plusieurs enfants ne reviennent pas dans la région après leurs études.
C’est pourquoi il a eu l’idée de créer l’association. Il a commencé à y penser il y a sept ans, avant qu’il n’ouvre sa boutique africaine sur la rue Lafontaine. Aujourd’hui, il la met en branle afin de redonner la confiance reçue à son arrivée et d’aider les immigrants à s’enraciner dans leur nouvelle communauté.
CRÉER UN VIVRE-ENSEMBLE
Papa Noel Sow souhaite créer un vivre-ensemble entre les communautés immigrantes et québécoise. «Ça ne veut pas dire que l’un doit suivre forcement tout ce que l’autre veut», assure-t-il. C’est que les personnes doivent chacune faire un pas vers l’autre. Donner et recevoir.
Il trouvait que le moment était opportun pour lancer l’association. «Ceux qui vont venir d’ailleurs, s’ils voient qu’il y a déjà un cocon créé, ils ne pourront pas faire autre chose que de nous suivre», croit-il.
En voyant que le Bas-Saint-Laurent est soudé, solidaire et débordant de joie de vivre, il pense que les immigrants seront intéressés à s’y établir.
L’association souhaite être un repère pour les personnes issues de l’immigration afin de les aider à s’implanter et à créer un sentiment d’appartenance. Diverses activités seront organisées pour toute la population bas-laurentienne telles que des ateliers de cuisine, des activités familiales, des conférences, des fêtes de musique, des projections de films, des soirées de jeux, des tournois sportifs, et plus encore.
Une première activité souper-spectacle, où deux groupes africains seront à l’honneur, aura lieu le 2 novembre à l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup. Elle servira aussi de financement afin de donner de la visibilité à l’association et lui permettre de créer de prochains évènements.
M. Sow a besoin de la population afin d’y arriver. Pour l’instant, les connaissances de l’organisation sont majoritairement québécoises et africaines. Ses portes sont grandes ouvertes afin d’élargir ses horizons et d’accueillir des gens de toutes les cultures.
Elle est à l’écoute aussi de suggestions d’évènements et de lieux où se rassembler. Les bénévoles qui souhaitent s’impliquer et les entreprises qui désirent faire un don monétaire sont aussi les bienvenus. L’Association d’amitié et d’action interculturelle du Bas-Saint-Laurent, s’est créé une page Facebook, il est donc possible de suivre facilement ses activités.
L’AAAIBSL a été lancée à l’Hôtel Universel, le 27 septembre. «C’est retourner à la source de l’humain, c’est un nouveau vent qui va souffler sur le Bas-Saint-Laurent», assure M. Sow.
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