Le déploiement de radars photo vu favorablement par les élus
La volonté du gouvernement du Québec de déployer des radars photo dans plusieurs régions du Québec au cours des prochaines années est accueillie positivement dans la région où on n’en trouve actuellement aucun. Ces derniers jours, plusieurs élus ont confirmé qu’ils étaient ouverts à l’initiative et qu’ils comptaient s’y intéresser de près.
Le journal Le Soleil a dévoilé la semaine dernière que le ministère des Transports et de Mobilité durable du Québec préparait un déploiement régional des radars photo d’ici 2026. Plusieurs régions du Québec, actuellement dépourvues de radars, comme le Bas-Saint-Laurent, pourraient en bénéficier.
Si on ignore encore quand ces systèmes pourraient faire leur apparition dans la région, certains élus sont prêts, voire impatients. Les discussions sur les problèmes de vitesse sont récurrentes au sein des comités régionaux sur les transports et la sécurité routière.
«On a un intérêt, c’est certain», a confirmé le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert. Ce dernier n’a jamais caché accorder une importance particulière à la sécurité routière, prônant notamment une réfection de la route 132 dans Les Basques.
«Dans la mesure où nos effectifs de la SQ sont moindres, ce serait un moyen supplémentaire de faire régner l’ordre concernant la limite de vitesse. Pour nous, ce serait positif», a-t-il expliqué.
Un avis partagé par son collègue Denis Marcoux, maire de Saint-Simon. Cette municipalité, traversée par la route 132, est aux prises avec un problème de vitesse qui ne date pas d’hier. Récemment, les élus ont confirmé qu’ils allaient procéder à l’achat de quatre radars pédagogiques pour faire ralentir la circulation. Sans surprise, la venue possible de radars photo est vue d’un très bon œil.
«La zone de 90 km/h se termine très près du périmètre urbain. Les automobilistes commencent à ralentir une fois dans le village et ils recommencent à accélérer avant leur sortie», a-t-il décrit. «S’il y a une possibilité [d’avoir un radar photo], nous allons nous informer à 100%.»
Plus à l’ouest, à Rivière-du-Loup, le maire Bastille trouve lui aussi l’idée intéressante, si elle peut servir à sécuriser des rues et des quartiers. Il ne souhaite toutefois pas que ce soit fait pour générer un revenu supplémentaire sur le dos des citoyens. La nuance est importante, estime-t-il.
«Je suis favorable, a-t-il partagé, en marge d’une séance du conseil municipal. Je pense que ça peut dissuader des citoyens à rouler vite. Il y a des problèmes de vitesse à Rivière-du-Loup, on le sait et les études le démontrent. On fait des interventions, on ajoute des bollards, mais si on avait la possibilité d’avoir des photos radar, [je crois que ce serait positif].»
DEMANDES MUNICIPALES
Selon Louis-André Bertrand, porte-parole au ministère des Transports et de la Mobilité durable, le déploiement de nouveaux systèmes est actuellement en phase de planification. Le Ministère vise une publication d’un appel d’offres public en 2025, pour une mise en service des premiers systèmes en 2026.
«Le Ministère travaille à mettre en place une nouvelle procédure de détermination de sites désignés. Une fois cette procédure en vigueur, le Ministère prévoit solliciter les gestionnaires de réseaux routiers dans le cadre d’un appel provincial de propositions de sites potentiels, en prévision de l’appel d’offres public pour l’acquisition de nouveaux systèmes de détection», a-t-il confirmé.
Il précise que toute proposition de site devra être appuyée «par des données probantes». «En ce sens, il est possible pour les municipalités, par l’entremise de leur MRC, d’amorcer, si cela n’est pas déjà fait, une démarche pour l’élaboration d’un diagnostic de sécurité routière», a-t-il dit.
Actuellement, au Québec, on compte 52 radars photo au Québec, dont 30 sont des appareils fixes. Ils se retrouvent à travers huit régions, dont la Capitale-Nationale, l’Outaouais, Montréal et Laval.
À Trois-Pistoles, Philippe Guilbert soutient que différents secteurs pourraient bénéficier de l’arrivée d’un tel système. Il croit néanmoins qu’une réflexion approfondie sera nécessaire pour les déterminer avec rigueur et efficacité.
«Peu importe où on se situe au Québec, il y a des enjeux de vitesse sur le réseau routier et on ne fait pas exception à ça, loin de là. C’est sûr qu’on voudrait faire partie du lot», a-t-il laissé entendre.
Toujours selon le ministère, le déploiement des radars se voudra progressif et les nouveaux sites seront désignés de façon continue au fil du temps.
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