Avenir de la traverse : Mario Bastille à court de patience
Si la patience du maire Mario Bastille dans le dossier de la traverse semblait s’effriter au cours des derniers mois, il n’en reste maintenant que des miettes. L’élu louperivois juge que le gouvernement du Québec «manque de respect» en n’accouchant pas d’une décision concernant le futur port d’attache du traversier.
Pour Mario Bastille, il est incompréhensible que la Ville de Rivière-du-Loup, la Municipalité de Cacouna et les acteurs socioéconomiques du milieu soient toujours en attente d’une réponse officielle dans ce dossier, après plusieurs années d’analyses et de discussions.
«Quand tu fais des études, que tu retournes des pierres, mais qu’on n’a pas encore de résultat après quatre ans, on rit du monde. C’est un manque de respect total», a-t-il dit, en marge d’une séance du conseil municipal, le 15 octobre.
Visiblement, l’élu en avait alors beaucoup sur cœur, devant les journalistes. Il venait d’être questionné sur la nouvelle selon laquelle le contrat d’exploitation de l’entreprise Clarke, pour la gestion de la traverse, ait été prolongé jusqu’en janvier 2028. Une entente qui est survenue il y a déjà plusieurs mois, en mai, a dévoilé Radio-Canada Bas-Saint-Laurent.
Selon le maire, il s’agit d’une bonne nouvelle, bien qu’il ait avoué craindre ce qu’elle pouvait cacher. Le sujet est ensuite rapidement tombé sur les tergiversations du gouvernement.
«Si un conseil municipal prenait quatre ans à prendre une décision, on s’en ferait-tu garrocher des roches juste un peu? Là, c’est le gouvernement qui agit de cette façon-là avec la région de la Rivière-du-Loup», a-t-il imagé.
«Un moment donné, il faut arrêter de jouer aux fous, s’assumer et prendre une décision», a-t-il plus tard ajouté.
L’élu a aussi rappelé que le premier ministre François Legault lui avait lui-même demandé, en avril 2022, de lui «faire la démonstration que les gens voulaient conserver [la traverse] à Rivière-du-Loup». «Il m’a dit qu’il allait prendre la décision et suivre la volonté des gens. On l’a fait la démonstration», a-t-il raconté, faisant référence aux nombreux allers-retours à Québec, ainsi qu’à la pétition signée par près de 8000 citoyens.
Ces derniers mois, le gouvernement Legault a été talonné afin qu’il mette fin aux questionnements et inquiétudes des gens du milieu dans ce dossier. Plusieurs délégations louperivoises, appuyées par le Parti libéral du Québec, se sont présentées à l’Assemblée nationale pour avoir des réponses, sans succès.
Chaque fois, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a rappelé que son gouvernement ne souhaitait rien laisser au hasard. Une décision doit être donnée par le conseil des ministres d’ici la fin de l’automne.
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