De l’amiante dans la majorité des écoles et des établissements de santé
L’Association des victimes de l’amiante du Québec (AVAQ) a mis en ligne, au cours de l’été 2024, une carte interactive qui compte plus de 3 700 bâtiments publics qui contiennent de l’amiante. La région du KRTB n’y fait pas exception : la majorité des bâtiments des réseaux de la santé et de l’éducation comptent de l’amiante dans leurs structures.
Le conseiller scientifique de l’AVAQ, Norman King, explique que ce matériau était utilisé jusque dans les années 1980 pour ses propriétés exceptionnelles. «À l’époque, c’était miraculeux. Ça résiste au feu, ça donne une solidité. Il a un pouvoir isolant. À un moment donné, on s’est aperçu des dangers pour les travailleurs dans les usines et les mineurs. Avec le temps, on s’est rendu compte qu’une exposition indirecte pouvait être problématique aussi», explique-t-il. Même si l’amiante a été interdit en 2018 par le gouvernement fédéral, on en retrouve encore dans la majorité des bâtiments publics.
Les travailleurs qui sont indemnisés aujourd’hui pour des maladies professionnelles ont été exposés à l’amiante dans les années 1980, quand les règlements de santé et de sécurité au travail étaient beaucoup moins sévères. L’exposition à l’amiante est directement liée au développement de plaques pleurales, de cancer du poumon, de l’amiantose, et du mésothéliome. Ce dernier est un cancer rare de l’enveloppe du poumon qui se développe lorsque des fibres d’amiante sont inhalées et se fixent sur l’enveloppe des poumons.
«Puisqu’on ne sait pas à l’avance quelle personne va développer la maladie, 20, 30 ou 40 ans plus tard, il faut faire de la prévention pour tout le monde», ajoute Normand King. De 1995 à 2011, toutes les mines d’amiante du Québec ont graduellement fermé leurs portes.
Si les bâtiments contenant de l’amiante sont en bon état et que les structures sont saines, il n’y a aucune inquiétude à avoir, confirme M. King. La carte interactive de l’AVAQ est un outil de plus afin de s’assurer que les bâtiments concernés sont bien entretenus et qu’ils font l’objet de mesures préventives adéquates.
KAMOURASKA-RIVIÈRE-DU-LOUP
Le Centre de services scolaire (CSS) de Kamouraska-Rivière-du-Loup recense 9 bâtiments sans amiante sur 48. «On considère qu’il y en a dans la très grande majorité de nos écoles, à différentes échelles. Nous en avons enlevé cet été à l’école secondaire de Rivière-du-Loup […] Quand on fait des travaux, on tient un registre. On connait les zones possibles où il y a de l’amiante. En cas de doute, on les fait analyser», précise la directrice des ressources matérielles au CSS de Kamouraska-Rivière-du-Loup, Caroline Beaudoin.
Le CSS fait appel à des firmes spécialisées pour rédiger des plans de désamiantage. Elles donnent des directives aux entrepreneurs. L’information est disponible dans les plans et devis à l’étape des soumissions. «Quand l’amiante est emprisonné dans le matériau, l’enjeu n’est pas là. Dans nos écoles, il se trouve principalement dans le calorifugeage, le flocage, les plafonds et les murs […] S’il y a un doute, on prend toujours la précaution la plus importante.»
Les enfants et le personnel sont absents des écoles deux mois par année, et c’est à ce moment (autour du 28 juin) que le désamiantage peut commencer. Des pressions négatives sont créées dans certains secteurs pour éviter que la poussière d’amiante ne se répande. On peut affirmer avec certitude que les bâtiments les plus récents comme l’agrandissement de l’école primaire de Saint-Modeste, le pavillon Venance-Pelletier, la nouvelle école primaire de Rivière-du-Loup et le Stade Premier Tech ne contiennent pas d’amiante.
«Si on s’apprête à faire des travaux, comme abattre une cloison pour agrandir une pièce, et que la cloison contient de l’amiante, il faut mettre en place des mesures préventives très importantes», précise le conseiller scientifique de l’AVAQ. Les fibres d’amiante sont susceptibles d’être libérées dans l’air lorsque les structures sont endommagées ou détériorées. D’après la CNESST, certaines structures comme le calorifugeage et le flocage, susceptibles de contenir de l’amiante, doivent être inspectées aux deux ans pour s’assurer qu’elles sont en bon état.
FLEUVE-ET-DES-LACS
De son côté, le Centre de services scolaire (CSS) du Fleuve-et-des-Lacs recense 5 bâtiments sans amiante sur 44. L’équipe du CSS travaille à partir de registres d’amiante qui ont été établis à la suite de campagnes d’échantillonnage en 2015. Les interventions y sont consignées. Dans le cadre de projets majeurs, des nouveaux prélèvements sont réalisés pour vérifier que la zone touchée est bien caractérisée.
Le CSS du Fleuve-et-des-Lacs confirme que le désamiantage peut avoir des impacts importants sur le cout d’un projet. Il fait affaire avec une firme spécialisée dans le domaine à toutes les étapes du processus: échantillonnage, détermination du protocole approprié, rédaction du devis, supervision des travaux en cours d'exécution ainsi que les tests d’air nécessaires à la fin des travaux pour confirmer la sécurité des lieux.
CISSS DU BAS-SAINT-LAURENT
Le CISSS du Bas-Saint-Laurent tient également un registre de tous les bâtiments susceptibles de contenir de l’amiante. Selon le porte-parole du CISSS, Gilles Turmel, au moins quatre des plus récents (sur 43) n’en contiennent pas: les Maisons des ainés de Rivière-du-Loup et Rimouski, le CHSLD de Chauffailles et le centre l’InterAction de Rivière-du-Loup.
Il est possible de contacter la carte interactive au avaq.org/registredesbatiments.
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