Services de réadaptation en déficience visuelle : des délais abusifs dénoncés au Bas-Saint-Laurent
Comme chaque année, la Semaine de la canne blanche a lieu la première semaine de février. Il s'agit d’une occasion privilégiée de sensibiliser la population du Québec aux défis rencontrés quotidiennement par les personnes aveugles et malvoyantes.
L’Association des personnes handicapées visuelles du Bas-Saint-Laurent (APHV-BSL) profite de l’édition 2025 de la Semaine de la canne blanche pour dénoncer les délais abusifs pour accéder aux services de réadaptation en déficience visuelle dans la région.
«La majorité de nos membres sont des personnes aînées qui ont besoin d’être suivies par un optométriste pour pouvoir s’adapter à leur perte de vision. Présentement, les optométristes du centre de réadaptation offrent des disponibilités à la pièce, ce qui fait que dans certains secteurs, les usagers peuvent attendre un an avant d’être vus par l’optométriste», rapporte Jimmy Turgeon Carrier, coordonnateur de l’APHVBSL.
Les optométristes qui travaillent dans les centres de réadaptation sont les seuls spécialistes habilités par la RAMQ pour faire passer aux personnes ayant une limitation visuelle l’examen nécessaire pour recevoir les aides techniques adaptées à leur situation. Comme la plupart de ces optométristes ne travaillent qu’à temps partiel dans les centres de réadaptation, les délais s’allongent d’année en année, d’autant qu’avec le vieillissement de la population, de plus en plus de personnes âgées sont référées vers les services en déficience visuelle.
D’AUTRES SPÉCIALISTES MANQUENT À L’APPEL
Les spécialistes chargés d’aider les personnes aveugles et malvoyantes à utiliser des stratégies et des aides techniques adaptées pour retrouver et maintenir leur autonomie et de l’aisance dans leurs activités quotidiennes se comptent désormais sur le doigt d’une main. Ils sont seulement quatre spécialistes en réadaptation en déficience visuelles et deux spécialistes en orientation et mobilité à occuper un poste permanent dans la région, et lorsque l’un d’eux tombe en congé de maladie ou démissionne, ils ont de la difficulté à les remplacés. Cela fait en sorte que les services sont coupés de moitié ou carrément suspendus pour les personnes qui ne sont pas jugées prioritaires. Pendant tout ce temps, les besoins des usagers sont mis sur pause. Il est pourtant inconcevable de demander à une personne qui a un handicap visuel de se passer d’une canne blanche ou des autres adaptations indispensables pour fonctionner au quotidien.
Selon des informations obtenues par l’association en janvier, l’usager en tête de liste pour recevoir des services d’adaptation à la vie quotidienne attendait depuis 2024 selon son niveau de priorisation. Les délais et le manque de ressources entraînent des conséquences dramatiques sur les personnes handicapées visuelles du Bas-Saint-Laurent, malgré le dévouement des intervenantes et des intervenants en réadaptation en déficience visuelle. L'APHV-BSL soutient que le CISSS doit trouver des solutions pour augmenter ses effectifs et multiplier au plus vite les services d’appoint afin de s’assurer que plus personne n’affronte seul les défis associés à la perte de vision.
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