X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Urgence de Trois-Pistoles : «C’est un modèle de soins à reproduire, pas à détruire» - Dre Émilie Pelletier

durée 6 février 2025 | 12h47
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Une foule composée d’une centaine d’élus, de professionnels de la santé et de citoyens des Basques s’est rassemblée, ce jeudi 6 février, afin de contester la menace d’une coupe d’heures à l’urgence du Centre hospitalier de Trois-Pistoles. Selon la médecin, Émilie Pelletier, cette éventuelle mesure est le premier pas vers une diminution de soins à la communauté.

    À LIRE AUSSI » Bertin Denis en a plein sa tuque

    Rumeur d’une fermeture de l’urgence en soirée et de nuit à Trois-Pistoles

    «On est très inquiets avec la possibilité de fermeture de l’urgence de 20 h à 8 h. On sait qu’il n’y a aucune décision prise actuellement, mais le seul fait de l’évoquer, pour nous c’est inacceptable, c’est un non-sens», a clamé Dre Pelletier, aussi directrice du Groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U) de Trois-Pistoles en conférence de presse.

    La réduction des heures d’ouverture à l’urgence pourrait avoir des répercussions sur l’entièreté de l’organisation des soins, soutient-elle. Des postes d’infirmières pourraient être supprimés, ainsi l’expertise en soins aigus serait réorientée ailleurs dans la région. 

    «Une perte d’une urgence 24 heures sur 24, ça mène à une urgence qui n’est pas reconnue par le Ministère, et à une perte de PREMs [postes régionaux d’effectifs médicaux] donc une perte de médecins pour la région», se désole Émilie Pelletier. Pour l’hôpital de Trois-Pistoles, ce sont sept postes de médecins d’urgence qui pourraient être abolis. Et ces docteurs font aussi d’autres tâches, assure-t-elle, comme des soins aux patients, des suivis à domicile, de l’enseignement.

    Ces sept médecins représentent 4 000 patients qui deviendraient orphelins, alors que la région des Basques en compte très peu actuellement. Ces professionnels en moins font aussi remettre en question la mission universitaire du GMF-U qui permet la formation de plusieurs résidents, étudiants en médecine, infirmiers praticiens et autres chaque année.

    «Amputer notre urgence d’heures, c’est un premier pas vers une diminution de l’accessibilité à tous nos soins. C’est totalement inacceptable pour une population vieillissante qui a besoin de soins de proximité», martèle la médecin. Cette perte de services se traduira, selon elle, par davantage de visites à l’urgence, plus d’hospitalisations et l’augmentation des couts pour le centre hospitalier. «Ça peut mener à des décès, c’est définitif», croit-elle.

    Les professionnels de la santé des Basques veulent continuer de travailler dans leur milieu et d’offrir des services complets à la population. «Ce travail-là, on veut continuer à le faire sans avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais surtout au-dessus des citoyens qui, maintenant, vivent avec l’inquiétude à savoir si un proche est gravement malade ou eux-mêmes, s’ils vont pouvoir avoir des soins urgence», conclut-elle en espérant que le gouvernement du Québec décide de laisser l’urgence ouverte en tout temps.

    L’urgence est menacée à la suite de la création de l’agence Santé Québec par le gouvernement, indique le maire Philippe Guilbert. Ce dernier a commandé des coupes massives dans le réseau de la santé, indique-t-il. Les différents CISSS et CIUSSS de la province ont donc dû remettre un plan, vendredi dernier, afin d’atteindre l’objectif de réduction gouvernemental.

    «Le CISSS du Bas-Saint-Laurent devait présenter un plan atteignant 45 M $ de coupe parmi lesquels Santé Québec devra sélectionner 34 M$, soit le montant que le CISSS doit couper avant la fin de la prochaine année financière», explique l’élu. Dans le document, une mesure vise la fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles entre 20 h et 8 h la semaine, et entre 16 h et 8 h la fin de semaine.

    «Si cette mesure est retenue, les conséquences pourraient être désastreuses», pense M. Guilbert. Les citoyens auraient 30 à 45 minutes de route à effectuer pour se rendre à l’établissement de santé le plus proche situé à Rivière-du-Loup ou Rimouski. Des minutes cruciales qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort, ajoute-t-il.

    Pour Laurie Tatibouët, citoyenne de Notre-Dame-des-Neiges, la proximité de services d’urgence a été un critère important dans son choix de milieu, lorsqu’elle est arrivée dans Les Basques, il y a six ans. «Sinon je serais allée à Rimouski et Rivière-du-Loup», laisse-t-elle tomber.

    «Il n’y a pas d’économies à faire sur la santé des gens […] Nous sommes loin d’avoir dit notre dernier mot. Mobilisons-nous pour maintenir notre urgence. C’est une question d’humanité», termine-t-il.

    Toutes les municipalités des Basques se sont unies pour contester une éventuelle fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles. Une pétition papier a été lancée, et une version virtuelle suivra sous peu. Une marche est aussi organisée le 15 février dès 12 h 30 à partir de l’aréna Bertrand-Lepage jusqu’à l’hôpital de Trois-Pistoles pour dénoncer cette possible coupe.
     

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 10h59

    Un pas de plus vers la fermeture de l'école Riou

    Le Centre de services scolaire (CSS) de Kamouraska-Rivière-du-Loup n’a pas obtenu assez d’inscriptions afin de justifier le maintien des services éducatifs à l’école Riou de Saint-François-Xavier-de-Viger pour la rentrée scolaire 2025-2026. L’école fermera donc ses portes en septembre 2025, si aucune solution n'est trouvée.  La formation de deux ...

    Publié à 6h51

    Plongez dans l’univers d’Éric Gagnon

    À la suite du succès rencontré lors de sa première saison, la série documentaire «Bécanes de rêve», qui constitue un «accès privilégié» dans le quotidien de mordus de la moto, est de retour à l’écran. De l’acquisition d’une Harley-Davidson “Sturgis” 1982 et la construction d’un nouveau garage, à la découverte de pièces rares et des rencontres ...

    Publié à 6h31

    duBreton dénonce une décision des Éleveurs de porcs du Québec

    L’entreprise duBreton dénonce la décision des Éleveurs de Porcs du Québec (ÉPQ), fédération spécialisée de l’UPA, de refuser la tenue d’un référendum visant à modifier le Plan conjoint des producteurs de porcs du Québec, malgré les récentes décisions du tribunal agricole de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. «Il est ...