Service d’obstétrique au Témiscouata : la pétition citoyenne rejetée à l’Assemblée nationale
La pétition citoyenne déposée l’automne dernier par la députée Amélie Dionne pour mettre un terme aux ruptures de service récurrentes au département d’obstétrique de l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac a été rejetée par les députés de la Coalition Avenir Québec, jeudi, à l’Assemblée nationale. Une ironie que n’a pas manqué de souligner le Parti Québécois.
Dans un communiqué de presse, le porte-parole en Santé et services sociaux du PQ, Joël Arseneau, a accusé le gouvernement de la CAQ d’avoir un double discours en matière de santé.
«Le gouvernement dit qu’il veut agir pour rétablir les services d’obstétriques, mais lorsqu’il a l’occasion d’analyser et de débattre des mesures à mettre en place, il ne fait rien», a dénoncé le député des Îles-de-la-Madeleine.
La pétition, signée par 2 729 personnes, avait été remise à la députée Amélie Dionne en octobre 2024 par Marie-Lyne Michaud du mouvement citoyen «Assurons la continuité de nos services de santé au Témiscouata» et de Martine Lemieux de la Chambre de commerce du Témiscouata. Elle proposait le rétablissement du service, une campagne de recrutement et la mise en place d’un comité d’action pour trouver et mettre en œuvre des solutions concrètes pour sortir de l’impasse.
Aujourd’hui, le PQ accuse le gouvernement de rejeter la pétition «du revers de la main» sans amener de solution afin d’assurer la pérennité du service au Témiscouata. Lorsqu’une pétition est «rejetée», aucune commission parlementaire n’est convoquée sur le sujet.
«C’est d’une ironie sans nom : une députée de la CAQ dépose une pétition et ses propres collègues la refusent. Ça démontre comment ce gouvernement traite les enjeux locaux, même portés par leurs propres députés. Ce gouvernement se targue d’être un parti de région, mais n’agit pas pour y soutenir un service de santé aussi essentiel que l’obstétrique», a dénoncé le député péquiste.
Il a ajouté que le Parti Québécois a déjà demandé à Santé Québec de mandater un comité spécial pour se pencher sur cette situation, au Témiscouata et ailleurs en région, afin d’empêcher que les fermetures se succèdent sans arrêt.
«Des solutions pérennes doivent être trouvées et mises en place avec un plan qui rétablira les services d’obstétrique de façon permanente. C’est un service essentiel pour les femmes et les familles, ça doit être disponible partout, en tout temps !», a-t-il martelé.
Rappelons que le service d’obstétrique du Témiscouata a été fermé pendant les 2 dernières semaines de janvier, tout le temps des Fêtes, ainsi que durant toute la période estivale, du 25 juin au 9 septembre 2024.
Cette situation avait créé un élan de mobilisation important au Témiscouata, où la décision du CISSS du Témiscouata avait été largement critiquée et où de nombreuses inquiétudes avaient été manifestées.
Selon des données obtenues par Info Dimanche en aout, le département d’obstétrique de l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac a été fermé pendant 195 jours depuis 2022. Sur cette période, l’année 2024 a été la plus touchée avec 74 jours de découverture.
LA CAQ ET LES PÉTITIONS
Cette pétition citoyenne n’est pas la première, ni la dernière, à être rejetée par les députés de la CAQ à l’Assemblée nationale. Selon un article du journal Le Soleil, daté du 27 novembre, le gouvernement Legault a refusé d’étudier toutes les pétitions qui ont été déposées depuis son élection en 2018.
Au moment de la publication de cet article, les élus au pouvoir n’avaient formellement étudié aucune des 612 pétitions leur étant adressées. «Une tendance» qu’avait alors dénoncée Québec solidaire.
Dans la région, la pétition lancée par le citoyen Marc Morin pour le maintien de la traverse Rivière-du-Loup-Saint-Siméon, laquelle avait été signée par près de 8000 personnes, avait aussi été boudée par les députés de la CAQ.
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