Nouvelle école : Saint-Antonin garde le cap
Le premier ministre François Legault a beau avoir indiqué qu’il voulait accélérer la construction d’écoles afin de stimuler l’économie, le maire de Saint-Antonin ne souhaite pas s’emballer. Le plan de match n’a pas changé, assure-t-il, mais il préfère ne «tenir rien pour acquis» et garder les yeux rivés sur l’objectif.
Au bout du fil, M. Nadeau sourit quand on lui partage les récentes déclarations de François Legault. Deux jours plus tôt, en réponse aux tarifs douaniers imposés par l’administration américaine, le premier ministre duQuébec avait soutenu qu’il voulait accélérer la construction et la rénovation d’infrastructures publiques, dont les routes, les hôpitaux…et les écoles.
Une sortie qui n’avait pas surexcité l’élu plus qu’il ne le faut, lui qui compte plusieurs années d’expérience dans le milieu municipal. «Depuis 2017, le Parti libéral m’a promis une école. Pas de danger que vos enfants aillent ailleurs, m’avait-on dit. Puis, la CAQ est arrivée et on m’a aussi encouragé. Ok, une école, mais quand? Il y a beaucoup de paroles en politique, mais on veut que ça se fasse réellement. On veut des actions», a-t-il déclaré.
À Saint-Antonin, la volonté municipale d’obtenir une nouvelle école primaire demeure bien vivante. Voilà maintenant plusieurs années que le milieu municipal effectue des démarches, en collaboration avec le Centre de services scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup.
Récemment, le CSS de Kamouraska-Rivière-du-Loup n’a pas déposé de nouvelle demande afin d’inscrire le projet au Plan québécois des infrastructures. Mais ce n’est pas dire que le milieu a cessé d’y croire, au contraire. «Je vais y croire tant que je serai debout», a lancé Michel Nadeau dans son langage coloré.
«Notre dossier n’avait pas évolué et il aurait été le même que celui qui avait été refusé en 2024. On n’aurait pas eu de force […] Avant de faire une nouvelle demande, on veut le bonifier, ajouter de nouveaux éléments», a-t-il expliqué.
C’est pourquoi, entre autres, la Ville de Saint-Antonin a lancé une pétition l’automne dernier.
L’administration devrait récolter les noms jusqu’à la fin du mois d’avril, a indiqué le maire qui invite celles et ceux qui n’ont pas encore signé à le faire rapidement.
«Actuellement, ça va bien. Les parents avec enfants y ont répondu. On veut aller chercher les autres et c’est pourquoi on a fait quelques rappels», a-t-il dit. «Nous avons besoin du soutien de chaque citoyen dans cette campagne. C’est très important pour faire en sorte que nos démarches soient entendues.»
Quant aux besoins d’espace, ils sont toujours aussi présents, assure le maire. Il maintient que Saint-Antonin connait une croissance de sa population et il croit que cette hausse sera remarquée dans les projections du CSS de Kamouraska-Rivière-du-Loup en vue de la rentrée 2025.
«Dans la dernière année, 90 personnes se sont ajoutées à la ville. Ce ne sont pas toutes des personnes âgées. Il y a un paquet de jeunes qui ont des familles là-dedans aussi», a-t-il mentionné.
Plus largement, il réitère que l’ajout d’une école primaire à Saint-Antonin permettrait à
la Ville de conserver son élan et sa croissance.
«Si tu ne t’occupes pas de tes enfants, qui va s’en occuper? On ne veut pas qu’ils prennent la route de Rivière-du-Loup ou Saint-Modeste. On est une Ville. C’est quoi l’idée de nous serrer et de forcer les enfants à aller ailleurs? Qu’ils nous aident à garder nos enfants chez nous, dans leur communauté», a-t-il dit dans un message adressé au gouvernement.
Pour la suite, Michel Nadeau ne «tient rien pour acquis». «On a une ligne de pensée et on la suit […] On continue de prier et de faire bruler des lampions», a-t-il imagé.
Interpellé au sujet des propos du premier ministre et de ses intentions, le ministère de l’Éducation a fait preuve de prudence. «Nous sommes à la veille du nouveau budget, il est actuellement trop tôt pour se prononcer», a soutenu une porte-parole.
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