Fermeture de la SAQ : Claude H. Pelletier demande un moratoire
Des élus des quatre coins de la province réclament que le gouvernement du Québec annule «immédiatement» les fermetures à venir de certaines succursales de la SAQ et qu’il mette en place un moratoire sur la question. Du nombre, on retrouve le maire de Rivière-Bleue, Claude H. Pelletier, qui s’inquiète que la perte du commerce de proximité ait un impact négatif sur l’économie de sa municipalité.
M. Pelletier a fait partie d’une conférence de presse organisée le 20 mars, laquelle réunissait des élus de Montréal, Québec, Gatineau et Saguenay, notamment. Ils ont tous parlé d’une voix commune et soutenu que les fermetures de succursales de la SAQ compromettent la vitalité de commerces et mettent à mal une économie locale parfois déjà fragile.
En 2025-2026, huit succursales de la SAQ doivent fermer leurs portes, a annoncé la société d’État, récemment. En tête de liste, on retrouve celle de Rivière-Bleue dont la date fatidique est le 22 mars.
«Ils ont commencé à faire des boites, ils se font de l’espace», a regretté Claude H. Pelletier, rejoint au téléphone. «Aujourd’hui, le but de l’exercice, c’était de faire pression sur le gouvernement. On demande d’imposer un moratoire immédiat jusqu'à l'adoption d'une politique de responsabilité territoriale. Ça presse!»
«Vous savez, une SAQ, ça fait partie d’une offre de services et ce sont plusieurs commerces voisins qui en bénéficient. Chez nous, c’est un dépanneur, une pharmacie, un magasin de linge, par exemple.»
Les élus estiment que la fermeture d’un «commerce de destination» comme une succursale de la SAQ «est une catastrophe» pour de petits milieux. C’est pourquoi ils ont décidé de monter aux barricades et d’exiger, ensemble, des actions de Québec. Ils espèrent que leurs doléances se rendront rapidement aux oreilles des élus provinciaux et des décideurs de la SAQ dont les bureaux se trouvent sur la rue Tellier à Montréal.
«On ne demande pas la fin du monde […] Le gouvernement doit agir très, très rapidement», a-t-il réitéré.
AU-DELÀ DES CHIFFRES
À Rivière-Bleue, la SAQ a annoncé ses intentions au début de l’année 2025. La Municipalité et ses citoyens ont été mis devant un fait accompli avec seulement quelques semaines pour réagir.
On a expliqué que la décision avait été prise à la suite d’une analyse de différents facteurs, dont le taux de fréquentation, l’achalandage, la population environnante et les ventes. Le bail de la succursale vient aussi à échéance, avait-on spécifié.
N’empêche, Claude H. Pelletier n’y voit pas de raison valable, d’autant plus que la succursale est rentable, selon lui. «La SAQ prend les statistiques qui font son affaire. Notre succursale a un chiffre d’affaires plus grand que celle de Rivière-aux-Renards, mais ils trouvent que la clientèle sur place est moins nombreuse ici», a-t-il déploré.
«Ils ne prennent pas en compte le fait que la SAQ de Rivière-Bleue fournit la boisson aux agences de vente de Pohénégamook et Saint-Marc-du-Lac-Long. Pourtant, les ventes se font quand même à Rivière-Bleue.»
Claude H. Pelletier estime en outre que la décision de la SAQ de fermer des succursales contrevient à l’objectif du gouvernement de dynamiser les petites municipalités. «La SAQ fait ses propres choix, mais le gouvernement met beaucoup d’argent pour la revitalisation des collectivités. Comment est-ce que le bras gauche peut faire le contraire du bras droit au gouvernement?», s’est-il questionné.
«Pour moi, ce n’est pas gagnant trop trop.»
En tant que détentrice d'un monopole sur la distribution de boissons alcoolisées, la SAQ dispose d'un grand pouvoir, qui devrait venir avec de grandes responsabilités, selon les maires et mairesses.
À noter qu’une pétition a été mise en ligne en appui aux demandes des élus. Elle peut être retrouvée ici.
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