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Le processus du BAPE se poursuit pour le parc éolien de la Madawaska

durée 31 mars 2025 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    La deuxième partie de l’audience publique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant le projet de parc éolien de la Madawaska, à Dégelis et à Saint-Jean-de-la-Lande, s’est conclue le 26 mars, après plus d’une quinzaine d’interventions de la part du public. Les préoccupations environnementales soulevées par plusieurs organismes se sont opposées aux retombées économiques projetées par l’exploitation de cette source d’énergie renouvelable sur le territoire du Témiscouata.

    Les groupes désireux de donner leur avis à la commission ont pu s’exprimer à l’aréna et centre communautaire de Dégelis, les 25 et 26 mars. Le projet Madawaska ajoutera 45 éoliennes dans le paysage de Dégelis et Saint-Jean-de-la-Lande, pour une capacité maximale de production d’électricité de 270 MW. Il nécessitera un investissement total d’environ 800 M$. Environ 300 emplois seront créés lors de la construction, et jusqu’à 10 emplois permanents seront conservés lors de la phase d’exploitation. Les retombées directes sont évaluées à 230,5 M$ pendant 30 ans. Le début des travaux est prévu à l’été 2025, pour une entrée en fonction du parc éolien en décembre 2026.

    La commission d’enquête du BAPE est présidée par Jacques Bénard, et Antoine Morissette en est le commissaire. L’initiateur du projet, Parc éolien de la Madawaska est issu d’un partenariat égalitaire entre EDF Renouvelables Canada, la Société de gestion éolienne de la Madawaska (filiale d’Hydro-Québec) et l’Alliance de l’énergie de l’Est, qui regroupe 209 collectivités. L’entreprise Marmen produira les tours d’éoliennes à Matane, ce qui amènera d’importantes retombées économiques dans la région.

    REVENUS

    Pour Laurence Maher de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, les revenus éoliens agissent comme un levier pour l’autodétermination de la communauté, qui peut ainsi diversifier ses revenus et créer des projets destinés à ses membres. Elle ajoute que la fragmentation du territoire, les enjeux pour la chasse (cheptels), et la dégradation milieux humides et hydriques ont été abordés en amont avec l’initiateur du projet. La Première Nation s’est assurée que les éoliennes n’empiètent pas dans des zones de potentiel archéologique.

    De son côté, Bruno Paradis, président de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent estime que l’Alliance de l’énergie de l’Est n’est «ni plus ni moins que meilleur outil de développement de nos territoires qui n’a jamais été créé», puisqu’elle permet aux milieux d’être un partenaire et actionnaire du développement au lieu d’en être le témoin. Ce discours était également partagé par le représentant de la Ville de Dégelis, Sébastien Bourgault et par le maire de Saint-Jean-de-la-Lande, Léopold Charest. Les revenus générés par l’énergie éolienne permettent aux milieux concernés d’investir dans les services à leur population.

    «La décarbonation et la création de parcs éoliens pour venir alimenter le Québec, voire d’autres parties de l’Amérique du Nord, ça implique de sacrifier une partie du territoire. Ça fait partie de notre rôle d’arbitrage», a expliqué Bruno Paradis, lors de l’audience publique du 26 mars.

    PROTECTION DU TERRITOIRE

    Selon l’OBV du Fleuve-Saint-Jean, la restauration de l’habitat du poisson à la suite des travaux devrait être priorisée, plutôt que le versement de compensations financières en lien avec la destruction de milieu humides et hydriques. De plus, il estime que l’initiateur devrait prendre en considération le libre passage du poisson dans toutes les traverses de cours d’eau.

    De son côté, le Conseil régional en environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) s’est dit favorable au développement éolien selon le modèle bas-laurentien, puisqu’il s’agit d’une source d’énergie propre et renouvelable qui participe à la transition énergétique de la province. La représentante du CREBSL, Brigitte St-Amour, souligne que ce développement doit être fait en protégeant le territoire bas-laurentien des impacts cumulatifs des projets éoliens qui se multiplient. Elle demande que la nouvelle mesure de bridage (seuil de vitesse de vent de démarrage des turbines), qui est entrée en vigueur en 2023, soit imposée à l’initiateur afin de réduire les risques de collision des chauve-souris avec les éoliennes. Mme St-Amour a aussi rappelé que la sobriété et l’efficacité énergétique devraient être envisagées avant d’augmenter la capacité de production d’énergie dans la province.

    Des inquiétudes concernant la modification du territoire de chasse et de pêche où le parc éolien sera aménagé, ainsi que la connectivité écologique ont aussi été soulevées. La nécessité d’ouvrir un débat public national sur la place de la filière éolienne dans le portefeuille énergétique du Québec et son mode de développement par le biais d’un BAPE générique a été soulignée par Gaétan Ruest de l’organisation Vent d’élus.

    La commission d’enquête dispose d’un délai maximal de quatre mois pour accomplir son mandat. Elle doit remettre son rapport au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, au plus tard le 24 juin. Par la suite, le ministre dispose de 15 jours pour le rendre public. En parallèle, le MELCCFP procède à sa propre analyse environnementale et transmet sa recommandation au ministre.

    Le projet Madawaska a été retenu dans le cadre d’un appel d’offres d’Hydro-Québec lancé en 2021 pour l’acquisition de 480 MW d’énergie renouvelable.

    » À lire aussi : Projet Madawaska : de nombreuses questions sur les effets cumulatifs des parcs éoliens

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