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Québec envisage l’interdiction des cellulaires à l’école

durée 28 avril 2025 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Pour sa toute première recommandation, après 10 mois de consultations, la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes demande au gouvernement du Québec d’interdire l’usage des cellulaires et des écouteurs dans toutes les écoles primaires et secondaires, dès la rentrée scolaire 2025.

    «On veut favoriser les interactions sociales entre les jeunes à l’école. C’est un lieu où ils apprennent à communiquer, à gérer des conflits et à s’entraider», souligne la présidente de la commission et députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne. Cette interdiction s’appliquera aussi aux terrains des établissements scolaires, à la lumière des informations récoltées lors des rencontres avec les experts, des tournées des écoles et des différentes consultations qui ont été menées au cours des derniers mois. La directive prévoit certaines exceptions pour des motifs pédagogiques et pour respecter les besoins particuliers d’enfants handicapés ou en difficulté d’apprentissage.

    Une interdiction de l’utilisation des appareils individuels dans les classes des écoles publiques du Québec est déjà en vigueur depuis janvier 2024. La proposition de la commission resserre davantage cette règle.

    Selon le témoignage d’un jeune d’une école primaire rencontré lors des consultations de la commission, les cellulaires créent «une barrière pour se faire des amis.» Ces appareils constituent une importante source de distraction pour les élèves, même s’ils sont fermés, sur leur pupitre.

    Lors des audiences de la commission, le Service de police de la Ville de Montréal a rapporté plusieurs cas de cyberintimidation de menaces et de diffusion d’images intimes qui naissent dans les écoles, lors des heures de classe.

    «On se questionne beaucoup en tant que parents et en tant qu’adultes. C’est sûr qu’il va y avoir de la sensibilisation à faire. On a un devoir d’exemplarité. Depuis que je préside la commission, je m’aperçois que c’est un réel enjeu de société. Une prise de conscience collective va devoir se faire», ajoute Amélie Dionne. Selon elle, une réflexion sur l’omniprésence des écrans dans notre quotidien devra avoir lieu.

    D’après Mme Dionne, les jeunes qui fréquentent des écoles où le cellulaire est déjà interdit affirment qu’ils ne reviendraient pas en arrière. «Ils nous disent qu’ils ont le temps de se rencontrer, ils pensent à des idées pour leur bal de finissants. On voit les bienfaits [d’encadrer le temps d’écran] et les experts sont venus nous le dire en commission.»

    CONSENSUS

    Selon les résultats d’une consultation menée par le Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage et la FSE-CSQ auprès de ses membres au cours du mois de février, 76 % des répondants sont d’avis que l’interdiction du cellulaire devrait être étendue à toute l’école, plutôt que seulement à la classe.

    «La faveur populaire est là. Il faut agir, et rapidement […] Les jeunes s’adaptent, ils changent leurs pratiques et leurs habitudes à l’école. Ils participent plus aux activités parascolaires», constate la présidente de la commission.

    Amélie Dionne rappelle que l’objectif n’est pas de bannir complètement les outils numériques des écoles, mais plutôt d’encourager un usage plus équilibré des écrans. Les équipes-écoles et les conseils d’établissement auront l’autonomie et la flexibilité d’appliquer cette nouvelle règle selon les activités pédagogiques prévues et les besoins des élèves.

    La commission recommande que «le ministère de l’Éducation soutienne les établissements scolaires afin de faciliter la mise en application de l’interdiction totale des écrans personnels, notamment en favorisant davantage l’accès à des activités sans écran et en encourageant des initiatives de sensibilisation auprès des élèves.»

    Le rapport final de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes sera déposé au plus tard le 30 mai. D’autres recommandations devraient suivre, puisque l’organisation avait le mandat de se pencher sur l’accès aux réseaux sociaux, l’accès des mineurs à la pornographie, les mécanismes qui créent la dépendance, et la publicité qui s’adresse aux enfants, entre autres.

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