Le Regroupement des assistés sociaux se retrouvera-t-il à la rue ?
Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata se retrouvera-t-il à la rue? L’Agence du revenu du Canada a la ferme intention de retirer le permis de charité au RASST avec comme conséquence la fermeture de son point de services à Dégelis et la liquidation de ses avoirs. Vendredi avant-midi, plusieurs personnes ont manifesté leur désaccord avec cette décision au local du RASST situé au 465-B, avenue Principale à Dégelis.
Les représentantes du Regroupement ont expliqué que l’Agence du revenu du Canada justifiait sa décision en invoquant que l’organisme semblerait ne pas avoir atteint le pourcentage d’activités de bienfaisance requis par la loi. Ainsi, le RASST sera dans l’obligation de se départir de l’ensemble de ce qu’il possède donc son bâtiment, ses équipements, l’inventaire et ses liquidités.
Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata est présent dans son milieu depuis 28 ans. Il aide les personnes assistées sociales et à faible revenu afin de leur fournir de l’information, de la formation, de l’accompagnement pour défendre leurs intérêts et améliorer leurs conditions de vie. Il offre des activités diversifiées telles que l’accueil, le soutien, l’accompagnement juridique, l’éducation populaire et l’animation sociale du milieu dans le but de développer l’entraide et la solidarité entre ces personnes. De plus, il offre des services tel qu’un comptoir de linge et de meubles usagés.
Cet organisme bénéficie d’un financement québécois afin d’assurer la promotion et la défense de droits des personnes assistées sociales et à faible revenu. Depuis 1989, cet organisme est enregistré en tant qu’organisme de bienfaisance ce qui lui permet d’émettre des reçus pour fins d’impôts. Donc, ce privilège émis par le gouvernement fédéral a été remis en question par l’Agence de revenu du Canada en juin 2006, parce que l’organisme n’aurait pas atteint le pourcentage d’activités de bienfaisance requis par la loi.
Selon la porte-parole du RASST, Fanny Pilon, « Nous avons observé la loi de bienfaisance, la Direction des organismes de bienfaisance de Revenu Canada suppose qu’éventuellement nous pourrions ne pas respecter leurs exigences. Il apparaît donc que notre organisme ne pourra plus exercer ses activités de bienfaisance ainsi que tous les services d’accompagnement, de formation et d’appui aux personnes de notre région. Nos outils de travail nous seront subtilisés. »
L’organisme est en processus d’opposition face à ces mesures qualifiées d’abusives. Selon le comité de coordination du RASST « cette procédure semble démesurée vu la faible part de financement recueillie par les dons de charité. C’est la perte d’un service communautaire essentiel comme agent rassembleur au niveau du développement social au Témiscouata, ainsi que des pertes d’emplois et d’implication citoyenne présente dans le milieu depuis 28 ans. »
Près d’une vingtaine de groupes et partenaires ont fait parvenir au RASST une lettre d’appui pour souligner leur reconnaissance des pratiques d’éducation populaire de l’organisme afin de soutenir des personnes fortement touchées par le mépris et l’exclusion sociale.
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