Disparue depuis 10 ans: sa mère garde espoir de la revoir
Dix ans après la disparition de sa fille Stéphanie, Lorraine Cyr garde toujours espoir de la serrer à nouveau un jour dans ses bras.
Stéphanie Cyr est portée disparue depuis le 5 juin 1988. Elle avait 18 ans. Un soir, elle n’est pas rentrée au domicile familial, alors situé dans le quartier Saint-Basile, à Edmundston. Depuis, ses proches n’ont eu aucune nouvelle d’elle.
« J’ai le sentiment qu’elle est toujours en vie. À chaque fois que quelqu’un évoque la possibilité qu’elle puisse être décédée et me suggère de faire mon deuil pour tourner la page, une petite voix intérieure me crie que c’est impossible. Je crois en l’instinct maternel, c’est très fort », raconte Lorraine Cyr.
La maman décrit sa fille comme une enfant au cœur d’or, très généreuse, un peu bonace. Elle est consciente que Stéphanie a connu beaucoup de problèmes dans son enfance et son adolescence. Très grande et plus costaude que ses camarades, elle a été victime de moqueries dans la cour d’école. D’ailleurs, avec l’accord de ses parents et de médecin qui la suivait, elle a été retirée des bancs de l’école avant d’entrer au secondaire. Plus tard, elle a aussi connu des problèmes de boisson.
« Malgré tout, Stéphanie avait une belle relation avec son père, son frère et moi. Il y avait beaucoup d’amour entre nous. C’est ce qui rend les choses encore plus difficiles », mentionne Lorraine Cyr.
Par le passé, la famille a participé à des émissions Retrouvailles, de Claire Lamarche, en vain. L’espoir a atteint son comble lorsqu’en 2001, quand madame Cyr a cru apercevoir sa fille dans un reportage télévisé sur la prostitution à Montréal. Mais l’enquête et toutes les démarches qui ont suivi n’ont rien donné.
Dans les premières années qui ont suivi la disparition, Lorraine Cyr soutient aussi avoir reçu plusieurs téléphones, où personne ne parlait au bout du fil. Elle est persuadée que c’était sa fille.
« J’ai longtemps pensé qu’elle était sous l’emprise de quelqu’un et qu’elle ne pouvait pas communiquer avec nous. Peut-être qu’aujourd’hui, elle est libre, mais qu’elle ne sait plus comment revenir », soulève-t-elle.
« Une chose est certaine, je l’attends toujours à bras ouverts. Je ne lui poserai pas de question, je ne la jugerai pas. Tout ce que je souhaite, c’est de pouvoir la regarder dans les yeux et lui redire en personne combien je l’aime », a-t-elle ajouté.
Cette dernière ajoute que tout le reste de la famille souhaite ardemment revoir Stéphanie. Ses oncles, ses tantes, ses cousins et ses cousines, et son petit frère Tommy en particulier. Son père n’est malheureusement plus de ce monde. « Mon mari est décédé subitement en 2003. Il a fait un arrêt cardiaque après avoir regardé une autre émission de Claire Lamarche. Il avait tellement pleuré ce soir-là. Il m’avait dit qu’il donnerait sa vie pour que Stéphanie revienne et je puisse à nouveau être heureuse », relate-elle.
La voix remplie d’émotions, elle confie que la vie ne l’a pas épargnée au cours de la dernière décennie. Elle a notamment combattu un cancer, a perdu son mari. « Mais il n’y a pas pire épreuve que la disparition de Stéphanie », assure-t-elle. La dame habite maintenant à Grand-Sault.
La Force policière d’Edmundston l’a contacté tout récemment pour lui dire qu’elle n’avait pas fermé le dossier de Stéphanie. D’ailleurs, depuis le triste anniversaire, les policiers ont recommencé à faire circuler des photos de la jeune disparue et un portrait-robot pour montrer à quoi elle pourrait ressembler aujourd’hui. « Après toutes ces années, il y a des gens qui pensent qu’on l’a retrouvé, d’autres qui ne se souviennent pas de cette histoire. C’est bien, je crois, de reparler d’elle et de rafraîchir les mémoires, surtout à l’approche des vacances. Les gens voyagent. Ils peuvent peut-être la rencontrer quelque part, sait-on jamais », a conclu Lorraine Cyr.
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