Rivière-du-Loup innove en gestion des matières résiduelles
À l’instar de ce qui existe depuis un temps en Europe, le procédé qui sera adopté consistera à récupérer le méthane résultant d’une fermentation sans oxygène, c’est à dire anaérobique, des divers déchets de table comme le sont les légumes et la viande. Pour ce faire, il faudra concevoir un ou deux digesteurs anaérobique et implanter une cueillette des matières organiques, qui seront ensuite acheminées au site d’enfouissement sanitaire.
Le complexe sera situé au site d’enfouissement de Rivière-des-vases. « Il y aura sans doute deux gros digesteurs. Ça ressemble un peu à un silo à grain. Les restants de table seront donc décomposés et nous voulons valoriser le gaz qui en sera produit. Quant au digestat restant, nous désirons aussi le valoriser en fertilisant liquide ou solide de haute qualité. De plus, les villes qui utilisent le gaz plutôt que le mazout reçoivent des crédits carbonés », explique le maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin.
Il s’agit donc d’un procédé de digestion des matières organiques par des bactéries anaérobiques. Les bactéries décomposent la matière sur une période de 20 à 30 jours et libèrent un gaz : le méthane. Ce dernier sera recueilli et pourra être utilisé pour le chauffage de bâtiments, plutôt que le mazout. Le méthane pourra aussi être utilisé pour la production d’électricité et dans la production de carburant comme le biométhane.
La Ville de Rivière-du-Loup et la MRC du même nom se sont donc entendues pour créer une société d’économie mixte pour la mise en œuvre du projet. La Ville et la MRC seront représentées dans une proportion de 25,5 % chacune et un partenaire privé, à être identifié ultérieurement, détiendra les 49 % restant. Ainsi, la Ville et la MRC demeureront majoritaires à raison de 51 %.
Le mandat d’évaluer ce type de procédé a été confié à l’ancienne directrice générale de Co-Éco, Geneviève Potvin. C’est donc à titre de chargée de projet que Mme Potvin s’est entre autres rendue en Allemagne et en Suède pour y voir les différentes technologies.
Du projet de 8 M$, 5 M$ seront alloués au procédé de transformation (digesteurs, etc.) et 3 M$ à la transformation des véhicules de transport et des systèmes de chauffage des infrastructures municipales. Le projet créera quatre nouveaux emplois. Ainsi, c’est entre 15 000 et 20 000 tonnes de déchets organiques qui ne seront plus enfouis au site d’enfouissement et seront traités dans les deux digesteurs.
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