Rivière-du-Loup aux couleurs de la SQ?
Les jours se suivent et se ressemblent pour le Service de la sécurité publique de Rivière-du-Loup. Les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le corps policier municipal. Après l’affaire Harold Bouchard, voici que la Ville de Rivière-du-Loup se questionne sur le bien-fondé du maintien de son corps de police.
À la base de cette réflexion des élus, l’argent, encore une fois, le nerf de la guerre. Le Service de sécurité serait plus coûteux que prévu et parallèlement, les frais encourus par une desserte de la Sûreté du Québec ont été révisés à la baisse. Tout comme en 2001, la population louperivoise pourrait bien être consultée afin de décider de l’avenir du service.
C’est lors de l’élaboration du prochain budget que le conseil municipal de Rivière-du-Loup s’est penché sur les coûts engendrés par les différents services de la municipalité. « Jeudi dernier, je me suis rendu au ministère de la Sécurité publique et les informations partielles que j’ai eues au niveau des coûts de la Sureté du Québec, font en sorte que l’écart entre notre service et celui de la Sûreté du Québec sont bien plus élevés que les 300 000 $ initialement présentés à la population en 2001 », répond le maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin. Un écart aussi accentué par la hausse des frais engendrés par le corps policier de la Ville.
La SQ moins chère
C’est une nouvelle méthode de calcul comptable qui permet au ministère de la Sécurité publique de revoir à la baisse la facture pour offrir les services de la SQ. Ces chiffres devraient être rendus publics d’ici la fin octobre. C’est à la Comission des finances que la Ville a eu des éléments de comparaison des coûts pour chacun des services municipaux en comparaison avec plusieurs villes, dont Matane, Rimouski, Montmagny, Saint-Georges et Thetford Mines.
« C’est là, en septembre dernier que nous avons fait cette analyse. Les coûts de nos différents services se classaient dans la bonne moyenne ou inférieurs, sauf la police où nous étions plus cher. On notait un écart important entre autres avec les municipalités où il y avait la présence de la SQ. Pour nous, avec cette nouvelle méthode de calcul, il y a donc confirmation que cette différence est importante », explique Michel Morin. Il précise toutefois qu’il manque encore certaines données au calcul, notamment celui de l’impact du transfert du régime de retraite de la police municipale à la SQ.
Le maire de Rivière-du-Loup nie qu’il existe un lien entre ce questionnement et les dernières poursuites policières. Selon M. Morin. C’est un questionnement qui découle tout simplement du dernier budget où le conseil municipal a clairement exprimé son intention de dégager une marge de manœuvre puisque selon ce dernier, il n’y en a pas.
Référendum?
La Ville de Rivière-du-Loup entend donc une fois de plus consulter la population quant au maintien de son Service de sécurité publique. L’impact au niveau des coûts et des services seront présenté à la population, notamment par le biais d’un bulletin municipal et à la suite d’échange avec les citoyens, la tenue d’un référendum à ce sujet n’est pas exclu.
Ce n’est que vers le 20 octobre que la Ville sera en possession de tous les paramètres lui permettant d’avoir une idée totale des frais. La consultation publique devrait alors s’effectuer au début novembre. L’établissement des nouveaux coûts de la SQ devrait être conservé pour une dizaine d’années.
Sûreté du Québec
Le 31 mars dernier, la Ville de Joliette a fusionné son service de police avec la Sûreté du Québec. Le corps policier avait alors affirmé que cette nouvelle intégration contribuait notamment à la consolidation de la présence de la SQ sur l'ensemble du territoire québécois, à l'uniformisation de la qualité de la desserte policière.
Depuis 2001, le nombre de corps de police municipale est passé de 109 à moins de 35. En 2006, si l’on fait exception du SPVM, les corps de polices municipaux desservaient 44% de la population du Québec pour 31% pour la Sûreté du Québec. (source : ministère de la Sécurité publique).
Depuis l’adoption de la Loi concernant l’organisation des services policiers, les municipalités faisant partie des communautés métropolitaines de Montréal et de Québec, celles faisant partie des régions métropolitaines de recensement de Chicoutimi, Hull, Sherbrooke et Trois-Rivières, de même que les municipalités ayant une population de plus de 50 000 habitants, ont l’obligation d’être desservies par un corps de police municipale. Toutefois, les municipalités ayant une population de moins de 50 000 habitants, à l’exception de celles ayant choisi de maintenir leur service de sécurité comme Rivière-du-Loup en 2001, sont desservies par la SQ.
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