La Ville de Rivière-du-Loup a procédé, au cours des dernières semaines, au remplacement de la conduite d'aqueduc de la rue Plourde, dans le Parc Cartier. La particularité de ces travaux réside dans le fait qu'on a utilisé une technique relativement récente et novatrice au Québec.

En effet, au lieu de creuser sur toute la longueur de la rue, de sortir la vieille conduite en fonte, de la remplacer avec une nouvelle, de remblayer et de refaire le pavage, la Ville a mandaté la firme spécialisée Sanexen Services Environnementaux, de Varennes, afin d'insérer une gaine en époxy à l'intérieur de la vieille conduite.

« En plus des économies substantielles (250 000$ au lieu de 750 000$), la durée de vie de la gaine d'époxy est de 80 à 90 ans, contrairement à une trentaine d'année pour les conduites de fonte », souligne le directeur du Service de l'ingénierie de Rivière-du-Loup, Pierre Lebel. Aujourd'hui, les conduites d'aqueduc installées sont généralement en PVC, comme dans les nouveaux quartiers résidentiels, par exemple.

Mais en 1973, année de la pose de la conduite de la rue Plourde, on utilisait des conduites en fonte. On utilise cette technique de remplacement depuis 2000 ou 2001 environ au Québec et au Canada. « Le gaine à l'époxy existe depuis les années 70, entre autres au Japon, pour les conduites de gaz et d'égouts. Mais le défi ici était de la rendre apte à l'eau potable, ce qui ne avons réussi chez Sanexen » explique le directeur du développement des affaires de Sanexen, Robert Dumais.

CONDUITES ÂGÉES
Cette vieille conduite d'aqueduc en fonte, qui a été gainée de l'intérieur, commençait vraiment à faire son âge. « En raison de l'acidité du sol argileux du Parc Cartier, la fonte commençait à se fragiliser sérieusement, c'est pourquoi on a regardé cette nouvelle technique, utilisée à Montréal et Québec, entre autres, et qu'on a l'a choisie pour nos travaux ici » relate Pierre Lebel. À l'aide de robots téléguidés miniatures et de caméras, on inspecte la vieille conduite et on la nettoie pour enlever toutes les aspérités. « Par la suite, la gaine d'époxy est insérée, avec de l'eau, pour qu'elle épouse la forme du moule, en l'occurence la vieille conduite. Ensuite, on chauffe l'eau, ce qui fait durcir l'époxy et lui donne sa forme finale. Là où il y a des embranchements avec d'autres conduites et les entrées d'eau des résidences, on marque la gaine, afin de la percer » explique Robert Dumais.

Même si toute la vieille fonte venait à se désagréger, l'époxy résistera aux éléments et agira comme n'importe quelle autre conduite d'aqueduc. L'époxy inséré ne prend pas beaucoup d'espace non plus, allant de 1/8 à 5/16 de pouces d'épaisseur. L'eau a été chlorée récemment et les derniers tests sont en cours afin de rendre le service aux citoyens, via la nouvelle conduite. On devrait procéder au retrait de la conduite temporaire aménagée à l'extérieur au cours des prochains jours.

CONDUITE PLUVIALE
Lors de ces même travaux, on a également remplacé la conduite de rejet des eaux pluviales du Parc Cartier, située entre les commerces Plomberie KRTB et Pomerleau les Bateaux. Vous l'aurez sûrement remarqué, la circulation automobile était affectée sur le boulevard Cartier. « Dans ce cas-ci, on parle d'affaissement. Le sol sous la conduite en acier commençait à se dérober, en raison de l'écoulement des eaux. On a remplacé la vieille conduite par une nouvelle en béton armé. Le diamètre plus élevé requis pour les conduites pluviales ne nous permettait pas d'utiliser la technique à l'époxy, explique M. Lebel. Dans ce cas-ci, on parle d'investissements de près de 600 000$ pour la Ville.