Rivière-du-Loup conserve sa police
Si les réunions du conseil municipal de Rivière-du-Loup se déroulent parfois dans un quasi-anonymat, pour ne pas écrire une quasi-indifférence, la réunion du conseil du lundi 24 novembre a attiré plus que d’habitude, particulièrement au niveau des représentants des médias. C’est que le dossier de l’heure à Rivière-du-Loup, celui de la desserte policière, y a connu son dénouement. C’est donc à 20 h 25 lundi soir que le maire Michel Morin a rendu la décision du conseil : Rivière-du-Loup conservera son corps de police municipal.
Ce n’est pas tant le résultat de la consultation publique que les coûts non prévus de l’ordre de 3 M$, qui ont fait achopper la tentative de fusion. « Nous avions deux conditions à remplir, économiser de l’argent et la localisation des effectifs devait s’effectuer à l’édifice Rosaire-Gendron (actuel poste de police municipal). Après avoir pesé le pour et le contre et après analyse, nous n’adoptons pas ce soir de résolution demandant le transfert de la desserte policière de la ville à la Sûreté du Québec et nous conservons notre actuel corps de police. », a déclaré M. Morin. Une décision qui a été prise dimanche en avant-midi.
C’est le 13 novembre dernier que le conseil municipal a appris que la SQ devrait verser une compensation de l’ordre de 3 M$ au propriétaire de l’immeuble qui abrite ses locaux, c’est-à-dire à la Société immobilière du Québec (SIQ), advenant un transfert. Une facture qui devra être essuyée par la Ville de Rivière-du-Loup. Plusieurs solutions seront proposées tant à la SQ qu’à la SIQ, qui exigera toujours cette remise en état locatif.
« Nous avons même proposé d’utiliser les deux postes, Rosaire-Gendron pour les patrouilleurs et celui de la SQ pour les enquêteurs », souligne le maire Morin.
Photo : François Drouin
Ce n’est que le vendredi 21 novembre, le jour même où se termine la consultation populaire, que le conseil municipal apprend qu’il s’agit d’une décision sans appel. Une dépense qui vient gruger les économies qui auraient été engendrées par la fusion.
De plus, la mise aux normes de la SQ de l’édifice Rosaire-Gendron aurait nécessité des travaux de l’ordre d’environ 4 M$. Le conseil estimait être en mesure d’amortir ces coûts par les emprunts sur les remboursements à faire. Mais avec ce surplus de 3 M$, il n’y a plus d’économie, sans compter que le ministère de la Sécurité publique n’a donné aucune garantie quant au maintien des coûts de la SQ dans les années à venir. Une impasse financière qui aux dires du maire, ferme le débat pour de nombreuses années.
En conservant uniquement le poste actuel de la SQ, Michel Morin croit que la population de Rivière-du-Loup perdait trop en qualité de service. « C’est important d’avoir une présence policière au niveau du centre-ville, notamment sur le plan du temps d’intervention et de l’effervescence du centre-ville. À Matane, le poste de la SQ est situé à l’extrémité de la ville et ça pose problème au niveau de l’intervention au centre-ville », explique le maire.
Celui-ci n’a pas nié que l’exercice s’est avéré être difficile. Il a tenu à préciser que jamais cette démarche n’avait été initiée par une insatisfaction envers le service de la sécurité publique. « Nous avons voulu agir honnêtement, sans leur cacher nos démarches. Des démarches motivées principalement pour des raisons économiques », souligne le maire. Rappelons que la convention collective des policiers municipaux arrive à échéance en 2009 et que le conseil vient de leur signifier que les coffres de la Ville sont vides.
SQ
Un représentant syndical des policiers provinciaux de l’Est-du-Québec était sur place lors de l’annonce. Il s’est dit déçu de la décision, mais n’a pas caché que l’investissement à faire était trop important. Il a aussi soutenu qu’il y aura une analyse à faire avant de prolonger le bail de la SQ dans ses locaux actuels. Il était présent afin d’amorcer le début de l’intégration. Toujours selon le policier, l’intégration complète était prévue pour le mois de juin 2009.
CONSULTATION
La Ville a tenu une consultation publique jeudi et vendredi dernier. Les citoyens avaient à se prononcer concernant le maintien du corps de police municipal en répondant à la question « Considérant les différences de coûts et de services en 2009, voulez-vous que la desserte policière du territoire de la ville de Rivière-du-Loup soit dorénavant assurée par : La police municipale ou La Sûreté du Québec ».
Au total, 1 096 personnes se sont exprimées. De ce nombre, 791 personnes soit 72 % se sont exprimées en faveur du maintien du Service de la sécurité publique alors que 305 personnes soit 28 % se sont prononcées en faveur d’une desserte policière assurée par la Sûreté du Québec. Un résultat qui a surpris le maire de Rivière-du-Loup, qui ne s’attendait pas à une aussi grande participation.
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