L’Hôtel de la plage situé au 507, route du Fleuve, soit en plein cœur de Notre-Dame-du-Portage, a été complètement détruit par les flammes samedi. Un violent incendie, qui s’est déclaré vers 9 h 10, a complètement rasé la construction qui remonte au début du siècle et qui a débuté ses opérations en 1915.

Il ne reste plus que des ruines et des cendres sur le site qui hébergeait jusqu’alors un hôtel de trois étages construit par Stanislas Boucher, constructeur de bâteau, hôtelier et peintre.

Photo : François Drouin

Des travaux effectués à la toiture de l’hôtel seraient à l’origine du sinistre. « Une petite torche a été utilisée pour chauffer le goudron pour attendrir et finaliser les travaux. Le feu a pris dans la structure et s’est rapidement propagé », raconte le directeur de la régie intermunicipale Kamloup, Yvan Rossignol.

Photo : François Drouin

C’est l’un des trois copropriétaires qui effectuait les travaux et qui a tant bien mal tenté d’éteindre les flammes avant l’arrivée des pompiers.
À leur arrivée, les pompiers de la régie Kamloup ont eu de la difficulté à rejoindre le foyer de l’incendie. Fragilisé par les flammes, le plancher menaçait de s’effondrer sous leur poids.

« Ç’a été difficile. Il s’agit de cabines et les accès se font par l’extérieur. Nous ne pouvions pas atteindre le feu comme nous l’aurions souhaité », ajoute M. Rossignol.

Heureusement, le vent d’est a permis, malgré la proximité des lieux, de sauver la maison voisine qui n’a subi que des dommages mineurs.
Photo : François Drouin

Le feu s’est alors propagé au deuxième et troisième étage. La construction en bois et les murs, qui avaient parfois plusieurs épaisseurs, ont aussi favorisé la propagation rapide des flammes. Le temps entre l’appel et l’arrivée des pompiers a aussi été déterminant. Il faut comprendre que peu de pompiers résident sur le territoire de Notre-Dame-du-Portage.

Heureusement, le vent en direction de l’est aura permis à la quarantaine de pompiers présents de limiter les dégâts à l’hôtel. La résidence située à moins de cinq mètres du bâtiment n’a subi que des dommages mineurs. « En fait, on craignait beaucoup plus pour le petit chalet à l’ouest et la résidence située en face de l’hôtel, mais encore là, nous avons évité le pire », raconte un sapeur pompier.

C’est un véritable cortège de camions incendie que se succédait sur la Route du fleuve, en plein cœur de Notre-Dame-du-Portage.
Photo : François Drouin

Puisque la municipalité ne dispose pas d’un réseau d’aqueduc, les camions-citernes ont été obligés de s’alimenter en eau à une borne située face au Club de golf de Rivière-du-Loup. Les différentes citernes se sont relayées tout au long de la journée. Le 3 novembre dernier, la ministre Nathalie Normandeau, présente à Notre-Dame-du-Portage, était venue faire l’annonce d’un investissement de 3,2 M$ qui permettra justement la construction d’un nouveau réseau d’aqueduc.

L’hôtel qui devait entreprendre sa saison touristique le vendredi 8 mai n’était donc pas en opération. Le bâtiment qui n’était pas chauffé ne présentait aucun risque d’explosion mettant ainsi en danger la vie des pompiers. Néanmoins, devant l’ampleur du brasier, on a évacué les résidences voisines de même qu’un foyer pour personnes âgées.

Photo : François Drouin

Rencontrée sur place, la mairesse de Notre-Dame-du-Portage, Nathalie Tremblay, était atterrée de voir partir en fumée un pan de l’histoire du village. « C’est une construction en bois, un immeuble d’époque qui brûle. Tout est d’époque, les meubles, les chaises… C’est tellement dommage », a commenté avec émotion Mme Tremblay. Encore bouleversés par leur mésaventure, les propriétaires ne se sont pas prononcés sur une possible reconstruction.

À ce sujet, Mme Tremblay a tenu à rappeler que « l’hôtel faisait partie de l’image, de la personnalité de Notre-Dame-du-Portage. Nous prenons soin de conserver notre patrimoine mobilier. Nous avons un PIIA (un règlement sur les Plans d’implantation et d’intégration architecturale) et s’il y a reconstruction, nous verrons à ce que la nouvelle construction s’inscrive dans le respect de notre patrimoine. »

Avec la chaleur et l’humidité, le centre du village s’est retrouvé dans un brouillard d’eau et de fumée. Il était parfois difficile de voir à quelques mètres devant soi. La circulation a été déviée jusqu’en fin de journée. Les restes calcinés de l’Hôtel de la plage ont ensuite été jetées à terre par mesure de sécurité. Encore dimanche, malgré la pluie froide, de la fumée s’échappait des ruines.

L'Hôtel de la plage est ici photographié dans les années 30. L'établissement était déjà l'un des haut lieux de villégiature du village.
Photo: Collaboration spéciale Pierre Landry