Jean D’Amour dans la mire du commissaire au lobbyisme
Rivière-du-Loup - Lors de la séance à l’Assemblée nationale du jeudi 23 avril, le Parti québécois, par le biais de la députée Agnès Maltais a lancé un pavé dans la marre du candidat libéral à l’élection partielle dans Rivière-du-Loup, Jean D’Amour.
Le PQ a saisi la balle au bond à la suite d’un article du journaliste Antoine Robitaille, du quotidien Le Devoir, paru jeudi matin. Si Jean D’Amour se retrouve dans la mire du commissaire au lobbyisme du Québec, il rejette toutefois catégoriquement les accusations et dénonce cette « campagne de salissage ».
Le candidat y voit un lien direct avec l’annonce de la candidature du député bloquiste Paul Crête en vue de l’élection partielle. « Cinq heures après l’annonce de M. Crête, Agnès Maltais se lève à l’Assemblée nationale et pose une question à ce sujet. Dans la vie, les hasards, je n’y crois pas beaucoup. Il y a là un vase communicant. M. Crête est maintenant le représentant du PQ dans Rivière-du-Loup et c’est le ton qu’il veut donner à la campagne », souligne l’ancien maire de Rivière-du-Loup.
Commissaire au lobbyisme
Le commissaire étudie actuellement les allégations de lobbying concernant M. D’Amour. Toutefois, il n’y a pas encore d’enquête formelle. « Nous faisons présentement des vérifications après avoir eu connaissance du dossier dans l'article du Devoir de jeudi. S'il y a lieu par la suite, il y aura enquête formelle, ce qui n'est pas le cas pour le moment » révèle le directeur des communications au bureau du commissaire au lobbyisme du Québec, Pierre Morin.
La loi sur le lobbyisme se définit comme suit :
« Constituent des activités de lobbyisme toutes les communications orales ou écrites avec un titulaire d'une charge publique en vue d'influencer ou pouvant raisonnablement être considérées, par la personne qui les initie, comme étant susceptibles d'influencer la prise de décisions relativement à l'attribution d'un contrat, autrement que dans le cadre d'un appel d'offres public, d'une subvention ou d'un autre avantage pécuniaire, ou à l'attribution d'une autre forme de prestation déterminée par règlement du gouvernement. Ou encore relativement à l'élaboration, à la présentation, à la modification ou au rejet d'une proposition législative ou réglementaire, d'une résolution, d'une orientation, d'un programme ou d'un plan d'action. »
La question à laquelle devra répondre le commissaire est donc loin d'être aisée. Pierre Morin ajoute que ce dossier est traité comme tous les autres, sans aucune pression extérieure et que le commissaire fera connaître sa décision le moment venu, après avoir effectué les vérifications d'usage.
Jean D'Amour nie
« Je n’ai jamais fait de lobbyisme et je peux vous assurer que je n’en ferai jamais », a-t-il lancé. Il ne nie pas que son travail chez BPR l’ait amené à rencontrer les différents élus du KRTB. Il explique ses anciennes tâches chez BPR comme un travail de préparation des ingénieurs et du suivi des différents échéanciers des projets en cours. Un travail, dit-il, qu’il effectue depuis deux ans, aux yeux de tous. « Oups, en campagne c’est illégal, voyons donc! », s’insurge Jean D’Amour.
Il faut toutefois savoir que commissaire au lobbyisme ne vérifie les cas qui sont portés à sa connaissance, ce qui n'était pas le cas de M. D'Amour il y a deux ans, lorsqu'il s'est joint à BPR.
Jean D’Amour n’a guère apprécié le geste du PQ et soutient qu’il n’entend pas rejoindre le Parti québécois dans une campagne de salissage. « Les gens s’attendent à autre chose de leurs politiciens. (…) À mon avis, il n’y a pas de place en campagne électorale pour des attaques mesquines et basses de la part de M. Crête », ajoute-t-il.
Minicentrale à Trois-Pistoles
Ces allégations de lobbyisme font aussi, en quelque sorte, écho au texte du journaliste Louis-Gilles Francoeur du Devoir qui a écrit au sujet du projet de minicentrale à Trois-Pistoles : « La firme BPR possède une succursale à Rivière-du-Loup dont le vice-président au développement des affaires est Jean D'Amour, le président du Parti libéral du Québec et ancien maire de Trois-Pistoles (erratum : Rivière-du-Loup). M. D'Amour, qui a été battu aux dernières élections par Mario Dumont, rêve de reconquérir le comté ».
Le jour de la présentation de sa candidature, M. D’Amour y avait répondu ainsi : « Ça m’a surpris. Ça m’a fait sourciller. Je n’ai représenté BPR que pour une rencontre de 45 minutes pour confirmer que BPR avait des bureaux à Rivière-du-Loup et Rimouski ». Le candidat libéral se défend donc vigoureusement de n’avoir jamais fait de lobbyisme.
Pour ceux qui s’inquièteraient des répercussions néfastes sur sa campagne, le principal intéressé répond : « Ça ne change rien. Les gens me connaissent, ils savent qui je suis, l’amour que je porte à mon comté et mon désir de le développer. Je suis sur le terrain, pour bonifier mon programme, ça ne changera rien à ma campagne », conclut le candidat libéral.
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