Francis Proulx : sans Effexor, pas de meurtre
Si Francis Proulx n'avait pas consommé d'Effexor, un médicament pour combattre l'anxiété, il n'aurait probablement pas commis d'homicide. C'est du moins l'avis du psychiatre Louis Morissette, de l'Institut Philippe-Pinel, de Montréal. Le Dr Morrissette était un témoin appelé à la barre par la défense lundi, au palais de justice de Québec.
Selon l'expert, l'Effexor peut causer chez les individus qui en consomment des troubles du comportement, de la désinhibition et des comportements imprévisibles et inattendus. Il ajouté qu'il s'agissait d'un antidépresseur courant qu'il prescrivait lui-même à ses patients. Il a également affirmé que ce médicament avait fait l'objet d'avertissements de la part de Santé Canada au sujet de possibles changements comportementaux.
Selon Louis Morrisette, l'accusé savait ce qu'il faisait lorsqu'il commettait ses vols et le soir du drame, mais ne pouvait en mesurer les conséquences, en raison de l'Effexor. Le psychiatre a également attribué le viol du cadavre de Nancy Michaud à la déshinibition causée par l'Effexor et le stimuli qu'a éprouvé Francis Proulx lorsqu'il s'est retrouvé devant le corps nu de la victime.
Un autre psychiatre de l'Institut Philippe-Pinel a témoigné lundi, tout comme la personne qui effectuait les rapports d'impôts de Francis Proulx. Ce témoin a corroboré les dires de plusieurs selon lesquels un changement notable de comportement chez l'accusé était perceptible depuis 2007.
Rappelons qu'un individu ne peut être tenu responsable d'un crime s'il est prouvé qu'il souffre de troublers mentaux, ce que tente de faire valoir les avocats de Francis Proulx.
Le témoin ment
En après-midi, le Dr Louis Morrissette était interrogé par le procureur James Rondeau. Le psychiatre avait affirmé, sous serment, avoir pris connaissance d'une portion de la preuve en fin de semaine dernière.
Toutefois, ce document audio (le contre-interrogatoire de Francis Proulx de la semaine dernière) n'a été remis aux avocats qu'hier (lundi). Il est donc impossible que le psychiatre l'ait écouté au cours du weekend.
À la question de savoir s'il avait menti, le Dr Morrissette a répondu : « Oui, j'ai menti là-dessus. Je me suis trompé. » La Couronne n'a pas perdu de temps et a tenté de savoir s'il avait menti sur autre chose cette cause. Le médecin a tenté d'expliquer son mensonge par le fait qu'il travaillait sur un autre dossier comportant également une bande audio.
Un témoin qui ment sous serment peut être accusé de parjure.
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