« Paul et Pauline, une belle équipe » - Gilles Duceppe
Rivière-du-Loup - C’est dans une atmosphère triomphaliste que Paul Crête est officiellement devenu le candidat du Parti québécois en vue de l’élection partielle dans le comté de Rivière-du-Loup. L’investiture s’est tenue devant plus de 600 partisans, dont la chef du Parti québécois et chef de l’opposition officielle, Pauline Marois et du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.
Paul Crête s’est proposé pour remporter la victoire devant « le président du Parti libéral de Jean Charest » et ainsi devenir le 52e député péquiste à l’Assemblée nationale.
M. Crête a rappelé que la décision de quitter ses fonctions à Ottawa avait été difficile, mais allait bien au-delà des engagements. « On ne gagne jamais rien en démocratie si on n’a pas l’appui de la population », a-t-il souligné, en rappelant que c’est l’insistance et à la demande de la population qu’il se porte aujourd’hui candidat pour le PQ.
« Je crois que la population de Rivière-du-Loup – Les Basques a bien saisi l’importance de choisir le porteur d’un message clair auprès du gouvernement Charest et c’est la raison pour laquelle les gens se sont présentés aujourd’hui en si grand nombre », a ajouté le candidat du PQ.
M. Crête a aussi rappelé les thèmes du PQ qu’il entend défendre.
Ainsi l’augmentation des places en garderie, le décrochage scolaire et aussi le financement qu’il considère hautement insuffisant, de la Financière agricole du Québec se retrouvent au centre de ses priorités. Il a souligné les luttes qu’il a menées, pour les travailleurs, pour les régions ressources, pour la route 185 et surtout dans le dossier de la traverse Trois-Pistoles - Les Escoumins.
C’est un Paul Crête émotif, mais déterminé, qui s’est présenté devant des partisans heureux et conquis.
Photo : François Drouin
Sous un tonnerre d’applaudissements, la chef du PQ, Pauline Marois, a ensuite pris la parole. Elle n’a pas tari d’éloge à l’endroit de son candidat : « Tu es le meilleur homme que l’on puisse avoir à nos côtés pour représenter les gens d’ici. Paul Crête est un travailleur infatigable, un batailleur acharné, un homme au-dessus de tout soupçon. Le travail qu’il fait ici depuis 15 ans le démontre et le respect acquis à Ottawa de la part de ses collègues de tous les partis politiques en témoignent ».
Pauline Marois a ensuite mené une véritable charge à fond de train contre le premier ministre Jean Charest. Elle l’a mis au défi de déclencher au plus tôt une élection partielle dans Rivière-du-Loup. « Si M. Charest ne déclenche pas maintenant, rapidement une élection, moi je vais conclure qu’il a peur de faire face à l’électorat de Rivière-du-Loup – Les Basques », a lancé la chef du PQ.
Mme Marois s’en est longuement pris aux valeurs éthiques du Parti libéral du Québec. Elle n’a pas hésité à employer des mots comme irrespect, immoralité et mensonge pour décrire l’attitude des députés libéraux. Mme Marois a aussi promis que jamais un gouvernement péquiste n’agirait de la sorte. « L’élection à Rivière-du-Loup, c’est la fin de la récréation, M. Charest », a-t-elle lancé.
C’est toute la population du comté que Pauline Marois invite à s’unir derrière Paul Crête afin de passer un message au gouvernement libéral.
Photo : François Drouin
Parlant de Jean D’Amour, la chef péquiste s’en est plutôt pris à l’aura de développeur qui entoure le candidat libéral et ancien maire de Rivière-du-Loup. « Si la ville de Rivière-du-Loup a connu un essor formidable, c’est sûrement, entre autres, à cause de ses leaders. Mais d’abord, ses leaders se sont appuyés sur des politiques, des orientations, des mesures et des programmes adoptés par le Parti québécois dont entre autres le programme des régions ressources ».
Questionnée par Info-Dimanche sur l’absence d’allusions aux supposées activités de lobbyisme de M. D’Amour alors que la semaine dernière, la députée Agnès Maltais ne s’en est pas privée, Mme Marois a répondu : « Il s’est mérité quelques questions (à l’Assemblée nationale) et ça sera aux gens de le juger, pour l’instant le commissaire au lobbyisme fait une évaluation de sa situation. Je n’avais pas besoin d’en parler. Nous avons appliqué des règles d’éthiques très vigoureuses et nous continuerons de le faire. Je pense qu’en choisissant Paul Crête, ils choisissent un exemple éloquent de ce qu’est le respect et l’intégrité ».
Hugues Belzile n’a pas caché sa satisfaction d’avoir Paul Crête comme candidat péquiste.
Photo : François Drouin
Plutôt, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, qui a été le premier à prendre la parole, a d’entrée de jeu déclaré : « On vous le confie (Paul Crête), c’est un cadeau précieux, prenez-en soin ». Il a tenu à souligner le lien qui unit le Bloc québécois et le Parti québécois : la souveraineté. De tous ceux qui auront pris la parole, c’est Gilles Duceppe qui aura le plus longuement traité de l’indépendance du Québec, devant un auditoire en liesse.
Il a martelé son message souverainiste au plus grand plaisir des partisans présents. « Ottawa préfère investir 35 fois moins dans l’industrie forestière que dans l’automobile qui génère beaucoup moins d’emplois. Ça, un Québec souverain ne ferait pas ça », a lancé le chef bloquiste. Il a décoché de nombreuses flèches à l’endroit de Stephen Harper, Michael Ignatieff et vers les députés québécois du Parti conservateur.
De nombreuses personnalités politiques péquistes étaient présentes pour l’occasion : (dans le désordre) Bernard Drainville, Agnès Maltais, Danielle Doyer, Pierre A. Paquette (Bloc québécois), Luc Ferland, Marjolain Dufour, Sylvain Gaudreau, René Gauvreau, Claude Guimont (Bloc québécois), Denis Trottier, Marie Bouillé, Bernard Bigras (Bloc québécois) et bien sur Pauline Marois et Gilles Duceppe.
Photo : François Drouin
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