De la grippe à la psychose
Rivière-du-Loup - L’industrie porcine au KRTB représente plusieurs centaines d’emplois. Cette dernière est donc directement concernée par la crise entourant une hypothétique pandémie de grippe porcine, renommée grippe A H1N1.
Au niveau mondial, une véritable psychose semble s’être emparée de la population. La grippe est au centre de tous les bulletins de nouvelles. Le recensement de chaque nouveau cas se mérite presque à lui seul une émission spéciale en direct. Et l’industrie porcine dans tout ça? « Ça va », répond le président de Groupe CNP, Denis Plourde.
Déjà que le nom de grippe porcine n’a pas aidé, la déclaration de près de 200 porcs infectés par la grippe A H1N1 en Alberta n’a rien fait pour aider l’industrie porcine. Il faut toutefois comprendre que ce ne sont pas les porcs qui ont infecté les êtres humains, mais bien l’inverse. C’est la première fois que ce virus est identifié chez des porcs et les élevages ne seraient pas en cause dans l’apparition de cette grippe.
Autant pour l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la viande de porc n’est pas une source de contamination. Malgré tout, certains pays cédant à la psychose collective n’ont pas hésité à suspendre l’importation de porcs et de produits dérivés. Rappelons les milliers de poulets abattus sans aucune expertise alors que l’origine de l’épidémie était encore inconnue.
« Heureusement, les entreprises du Bas-Saint-Laurent sont solides, mais ça reste inquiétant, surtout que la crise est amplifiée par les médias. Les pays où se trouvent nos clients ont des pratiques commerciales saines ce qui permet d’être plus confortable », souligne M. Plourde. Il fait aussi remarquer que l’amplification médiatique du risque de pandémie occulte presque complètement le fait que le Mexique surmonte l’épidémie de grippe.
Le président rappelle que la viande de porc est une viande saine et qui en aucun temps n’a été mise en cause dans les différents cas de grippe de type A H1N1. « Comme si le porc n’avait pas le droit d’attraper la grippe », a lancé avec un certain découragement, M. Plourde.
À ce sujet, la commissaire européenne à la Santé déclarait à l’agence France-Presse : « On a donné une mauvaise connotation concernant la consommation de porc. (…) La consommation du porc est tout à fait sûre, à condition que cette viande soit cuite ».
Actuellement, l’industrie résiste. Elle n’en demeure pas moins affectée. Les interdits d’exportation ont un effet négatif sur la production. « Il n’y a pas lieu de paniquer. Nous poursuivons, sans presse, mais à un rythme normal », conclut M. Plourde. L’entreprise exporte ses produits de porcs transformés dans une vingtaine de pays.
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