« Un homme, un seul, a décidé de la vie de ma femme » - Daniel Casgrain
Rivière-Ouelle - Daniel Casgrain a rompu le silence. Le conjoint de Nancy Michaud a écrit une lettre infiniment touchante à son amour, Nancy. Une lettre destinée à être publiée le jour où, la justice en laquelle il avait toute confiance, rendrait son jugement face à l’assassin d’une femme, d’une mère, d’une amie, tellement aimée.
Infodimanche.com la publie ici dans son intégralité :
Dans la nuit du 15 au 16 mai 2008, ma vie a été anéantie par la main d'un homme, d'un seul homme. La femme de ma vie m'a été retirée de la pire façon qui soit. Jamais dans mes cauchemars je n'aurais pu imaginer la perdre aussi cruellement.
Depuis cette nuit où je suis revenu à la maison en pensant retrouver les miens, ma vie et celle de mes enfants a radicalement changé. J'ai perdu ma femme, ma confidente, l'amour de ma vie, ma douce moitié. Celle qui me comprenait, m'écoutait. Celle que j'avais choisie et avec qui je voulais passer le reste de ma vie.
Nancy était le pilier de notre maison. C'est elle qui voyait à tout. Aujourd'hui je suis déboussolé, perdu, triste et j'ai tellement de rage en moi. Comment quelqu'un peut-il se donner le droit de prendre la vie d'une femme aussi merveilleuse que Nancy? Je ne comprends toujours pas et ne comprendrai jamais.
En plus de détruire ma vie, cet homme a brisé celle de nos enfants. Louis-Maxim qui a deux ans et demi et Charles-Étienne qui a sept ans aujourd'hui n'auront plus le plaisir de se faire cajoler par elle. Ils ne goûteront plus à ses baisers, n'entendront plus sa voix, ne sentiront plus sa chaleur ni son odeur. Leur maman ne pourra être là pour les petits comme les grands bonheurs qu'ils vivront. Ni pour les consoler dans leur chagrin.
Ils n'auront plus leur maman pour les accompagner dans leur apprentissage scolaire, ni dans leurs expériences de la vie. Par son geste incompréhensible pour nous, il les a hypothéqués pour le reste de leur vie. Ses «petites grenouilles adorées», comme elle les appelait si tendrement, ne comprennent pas encore tout ce qu'elles ont perdu. Il faudra encore bien des années pour qu'ils soient en mesure de comprendre et de savoir ce qui est arrivé à leur mère et ils auront des questions... voudront des réponses. Comment arriverons-nous à leur dire la vérité? Elle est tellement cruelle et sordide. Et pourtant, il le faudra.
Personne ne pourra remplacer la perte qu'ils ont subie. Personne ne sait le mal ni la douleur que nous vivons. Elle est inexplicable, tellement la souffrance est grande. C'est sans parler du chagrin de sa mère, de qui elle était si proche, ni de celle de ses soeurs aînées, des autres membres de la famille. De ses amies aussi à qui elle manquera. Et de la communauté entière qui a perdu une citoyenne active qui voulait pour les siens une paroisse belle et vivante.
Jamais plus notre vie ne sera ce qu'elle était. Je me demande tous les jours comment je vais y arriver sans elle. Et cela... à cause d'un seul homme.
J'avais obtenu de la vie tout ce que je voulais. Nous étions une famille heureuse. Cet homme m'a dépossédé de mon bonheur, de celui de mes enfants et de notre avenir. Et Nancy... aura donné sa vie pour sauver celle de nos enfants.
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