Réveil brutal sur la rue de la Cour
Rivière-du-Loup - Une dame, résidente au 42, rue de la Cour à Rivière-du-Loup, l’a échappé belle cette nuit à Rivière-du-Loup. En effet, vers 3 h 30, une Mazda 3 sport a littéralement enfoncé la partie avant de sa maison, pour arrêter sa folle course au beau milieu du salon.
Pour la résidente qui a l’habitude de dormir dans la pièce avant de la maison, et qui, exceptionnellement dormait à l’arrière, il s’en est fallu de bien peu. Un spectaculaire accident causé par une perte de contrôle, alors que selon toute vraisemblance, le conducteur de la voiture tentait de fuir la police.
L’accident est survenu dans le cadre d’une opération radar menée par les agents du Service de la sécurité publique de Rivière-du-Loup. Ces derniers, situés sur la rue Amyot, à proximité de Décoration G.L., ont intercepté la voiture circulant au-delà de la limite permise.
« Il s’agit d’une tentative d’interception de véhicule vers 3 h 30. Les policiers en opération tentent d’intercepter la voiture circulant à une vitesse supérieure à celle permise et par la suite le véhicule a été perdu de vue. Vers 3 h 35, la voiture est localisée à l’intérieur de la résidence », raconte l’agente en prévention, Johanne Levasseur.
Les trois traces de pneus, ainsi que les profondes encaves faites dans la chaussée, laissent à penser que la voiture n’était pas verticale, mais probablement en manœuvre de virage lorsqu’elle est arrivée dans le bas de la rue Amyot.
Photo : François Drouin
« Je n'ai jamais vu ça! »
Sur place, dans un décor presque surréaliste, les policiers retrouvent cinq personnes à bord de la voiture. Immédiatement les ambulanciers sont appelés, ainsi que le Service incendie. Pour le directeur du du Service incendie, Sylvain Jean, il s’agit d’une première. « Dans ma carrière, jusqu’à tôt ce matin, je n’avais jamais vu ça. La voiture est entrée de reculons! », a-t-il lancé.
À leur arrivée, les ambulanciers avaient déjà pris en charge les quatre passagers. Seul le conducteur demeurait incarcéré. « Il nous a toutefois fallu faire preuve de prudence, lors de nos déplacements. Nous ne savions pas ce qui pouvait tomber et l’accès était hasardeux, nous avons dû sécuriser les lieux », explique M. Jean.
Les traces de pneus parallèles, au nombre de trois, ainsi que les nombreuses encaves faites dans la chaussée à l’intersection de la rue Amyot et de la Cour laissent croire que déjà, la voiture ne se trouvait plus en ligne droite, mais en manœuvre de virage. La vitesse aidant, le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule qui, après avoir effectué un 180 degrés, est allé heurter l’une des deux grosses roches (plus de 45 cm de haut) pour finalement défoncer la façade avant de la résidence.
Les cinq individus prenant place à bord de la voiture sont tous de la région de Québec. Il s’agit de deux hommes et trois femmes, tous âgés entre 19 et 25 ans. Ils ont été conduits au Centre hospitalier régional du Grand-Portage. Seul le conducteur présente des blessures plus importantes. Il souffrirait de diverses fractures, notamment à la clavicule et au péroné, mais son état n’inspire aucune crainte pour sa vie. La résidente de la maison, seule au moment de l’accident souffre d’un choc nerveux, mais n’a heureusement (voir miraculeusement) pas été blessée.
L’agente en prévention et en relations communautaires du Service de la sécurité publique, Johanne Levasseur, était présente sur les lieux de l’accident dès les premières lueurs de l’aurore pour répondre aux questions des journalistes.
Photo : François Drouin
Un résident de la rue Amyot a été réveillé par la force du bruit. « J’ai entendu un bang et je me suis dit qu’il y avait quelque chose. Presque immédiatement, j’ai entendu les sirènes de police », raconte-t-il. Le maire de Rivière-du-Loup s’est aussi présenté sur les lieux, histoire de s’assurer qu’aucun citoyen ne se trouvait dans le besoin.
De leur côté, les inspecteurs et policiers du Service de la sécurité publique de Rivière-du-Loup poursuivent leur enquête afin de déterminer les causes exactes de l’accident. « Présentement, les hypothèses retenues sont entre autres l’alcool et la vitesse. Quant à savoir s’il y avait poursuite au moment de l’accident, ce sera aussi à l’enquête de le déterminer », conclut Mme Levasseur.
Le maire Michel Morin s’est aussi présenté sur les lieux vers 5 h 45.
Photo : François Drouin
Quant à la résidence, il semblerait que malgré l’importance des dégâts, notamment du trou béant fait dans un mur porteur, elle pourra être réparée. « Nous allons commencer à la barricader. Il faut sécuriser les lieux afin de sortir le véhicule sans que la maison ne s’effondre et ensuite la fermer pour ne pas que des intrus y entrent. Ce n’est pas une perte totale, même si les travaux sont importants », raconte l’entrepreneur Stéphane Fournier, de Constructions Stéphane Fournier.
Le conducteur de 20 ans de la Mazda 3 sport a comparu par voie téléphonique alors qu’il se trouve toujours au CHRGP. Il fait maintenant face à trois chefs d’accusations soit ceux de fuite ayant causé des lésions corporelles, conduite dangereuse ayant causé des lésions corporelles et finalement, de conduite avec les capacités affaiblies ayant causé des lésions corporelles. Bien qu’il soit toujours hospitalisé, il a été libéré, sous certaines conditions, par le juge.
C’est vers 10 h 42 que la voiture a finalement été retirée de la maison. Une opération rendue difficile par la volonté de ne pas aggraver les importants dommages faits à la résidence. Pompiers, policiers, ouvriers et une cinquantaine de badauds ont assisté aux opérations.
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