Un verrou de pontet qui pourrait sauver des vies
Rivière-du-Loup • Depuis plusieurs années, de nombreux efforts sont faits pour tenter de diminuer davantage le taux de suicide. Chaque petit pas est primordial. Les résultats le prouvent. Le taux de suicide est en constante diminution au Bas-Saint-Laurent.
Cette fois, le Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-Saint-Laurent, de concert avec l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent et les municipalités de la région, lance une campagne de distribution de verrous de pontet pour l’entreposage sécuritaire des armes à feu. L’ultime but : diminuer le taux de suicide par arme à feu, bref sauver des vies.
En effet, dans le cadre de la Journée mondiale de prévention du suicide, une importante campagne de distribution de verrous de pontet pour l’entreposage sécuritaire des armes à feu a été lancée. Les propriétaires d’armes à feu sont ainsi invités à se procurer des verrous de pontet au coût de 5 $ auprès de leur municipalité ou auprès du Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-Saint-Laurent.
Cette activité de sensibilisation, une première dans la région, a pour but de réduire le nombre de décès et de blessures par arme à feu et fait partie d'un programme de prévention du suicide visant à réduire l'accès aux moyens, dont les armes à feu. « La majorité des hommes dans la fleur de l’âge utilise des moyens fatals, a souligné le docteur Robert Maguire, directeur de la santé publique et des soins de santé primaire à l’Agence. Ce qui nous reste c’est d’essayer de le prévenir. Il y a des choses qu’on peut faire. Le verrou de pontet en est un. L’entreposage sécuritaire également et la prévention. On n’arrivera probablement jamais à zéro suicide, mais comme société on doit se donner comme objectif de diminuer de façon significative le taux de suicide. On va sauver des vies. »
Les propriétaires d'armes à feu sont invités à se rendre dans leur propre municipalité pour se procurer un verrou de pontet moyennant un coût de 5 $ l’unité.
Photo : Monique Dionne
DES CHIFFRES
Selon les données fournies par l’Agence, chaque année au Bas-Saint-Laurent, 13 personnes en moyenne, essentiellement des hommes, utilisent une arme à feu pour mettre fin à leur jour. Les recherches démontrent que la simple présence d'une arme à feu dans un foyer multiplie par trois le risque d'homicide, comparativement à un foyer sans arme, et que les victimes sont surtout des femmes. On sait aussi que la présence d'une arme à feu dans une maison multiplie par cinq le risque de suicide particulièrement élevé chez les hommes. Mis à part les accidents de chasse, les accidents impliquant des armes à feu ont une cause en commun : la présence d'une arme opérante et accessible, dont les munitions sont à portée de la main.
Selon les propos des spécialistes, François Gamache du Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-Saint-Laurent et le médecin-conseil à l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent, le docteur Jean-François Dorval, on dénombre annuellement en moyenne 50 décès par suicide au Bas-Saint-Laurent dont 13 avec des armes à feu. Ce taux tend à diminuer.
En 2007, on comptait 49 suicides dont 9 par arme à feu alors qu’en 2008, il y a eu 28 suicides dont 8 par arme à feu. Ils sont d’avis que cette tendance se poursuivra en 2009. De plus, ils maintiennent que si une arme à feu ne sert à rien, il vaut mieux s’en débarrasser, qu’elle soit détruite. Si elle est utilisée, il faut veiller à son entreposage sécuritaire et à y installer un verrou de pontet.
Commentaires