Cacouna en eau et en égout… pour 8 M$
Cacouna • C’est officiel, après une attente de près de 75 ans, les citoyens de l’extrémité ouest de la municipalité de Cacouna seront finalement desservis par un réseau d’aqueduc et d’égout. Le député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour en a fait l’annonce, au nom du ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, lundi après-midi à la salle paroissiale de Cacouna.
Pour les habitants des 80 résidences munies de puits individuels et des 150 résidences avec une installation septique individuelle, qui ne sont pas desservis par un réseau d’aqueduc et d’égout, c’est une longue attente qui prend fin. Les autorités affirment même que la moitié des puits sont contaminés et que près de la moitié des installations septiques ne sont pas réglementaires.
Au printemps dernier, des résidents de l’extrémité ouest se sont même retrouvés sans eau dans leur puits. En plein mois de mars, le Service incendie de Cacouna a du déverser le contenu de leur citerne dans ces puits afin de permette aux occupants de disposer d’eau pour leurs besoins ménagers.
À titre de maire de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour a été un acteur important du débat d’approvisionnement en eau de Cacouna. Sa position se voulait simple, mais catégorique : « hors du mariage, point d’eau potable! ». Aujourd’hui, les choses ont passablement évolué.
Si l’actuel maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin, n’y voit toujours pas de projet « gagnant-gagnant », Jean D’amour lui, se doit d’avoir une vision plus globale. « À titre de député, ce que j’ai demandé, c’est l’assurance qu’il y ait sur le territoire de Cacouna de l’eau en quantité suffisante. Il y en a pour maintenant et les prochaines années », raconte le député. Les puits actuels fournissent 1 200 mètres cubes d’eau par jour pour une consommation quotidienne de 335 mètres cubes.
Les travaux sont localisés sur la rue des Pionniers, soit de la Caisse populaire jusqu’aux limites avec la ville de Rivière-du-Loup. En plus du réseau d’aqueduc, il y aura l’implantation d’étangs aérés à titre de traitement des eaux usées en remplacement de la station d’épuration mécanisée existante. Les premières pelletées de terre sont prévues pour mai 2010.
Toutefois, certains résidents de ce secteur de Cacouna remettent en question la pertinence du réseau d’égout. Ce dernier engendrerait des coûts importants alors qu’à l’extrémité ouest, où plusieurs centaines de pieds séparent les résidences, les installations septiques sont modernes et efficaces.
Le maire de Cacouna, Jacques M. Michaud leur a répondu : « Des gens sont venus me rencontrer. S’il y a 80% des résidents qui n’en veulent pas, on n’en mettra pas. Par contre en assemblée publique, on vous donnera les coûts. On verra si c’est 80-20 ou l’inverse ». Il a conclu que le total des subventions défraierait 87 % de la facture. Toutefois, aucune estimation des coûts d’entretien, reliés entre autres à l’utilisation de station de pompage, n’a été présentée.
COUTS
La réalisation du projet nécessite un investissement admissible de 8 034 715 $, en vertu du Programme d'infrastructures Québec-Municipalités (PIQM). Le gouvernement du Québec y contribue avec une aide de 5 953 212 $. De son côté, la Municipalité de Cacouna devra verser un montant de 2 081 503 $.
« Le seul bout qui reste à attacher et à ficeler c’est celui du ministère des Transports, car nous sommes sur la route 132. C’est la responsabilité du MTQ. Mais cette partie s’ajoutera dans les prochaines semaines, je n’ai jamais vu le ministère des Transports refuser d’investir une fois que le ministère des Affaires municipales l’ait fait », précise Jean D’Amour. Il s’agira, aux dires du député, d’un des plus gros projets d’infrastructures de la région.
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