Le projet de Bic–Saint-Fabien, unique au Canada
Saint-Fabien - Le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET) de l’Université Laval en collaboration avec l’industrie de la tourbe réalisent actuellement des expérimentations à la tourbière de Bic–Saint-Fabien, dans le cadre d’un projet de recherche sur la restauration de ces milieux naturels.
Le projet de Bic–Saint-Fabien est l’occasion d’expérimenter des méthodes de restauration d’une tourbière de type minérotrophe (fen), ce qui constitue une première au Canada.
Stéphanie Boudreau, professionnelle de recherche au GRET et responsable du suivi des travaux à Saint-Fabien, déclarait d’ailleurs que « ce projet nous permet d’appliquer des techniques de restauration éprouvées et de les adapter à un nouveau type de tourbière, plutôt rare dans le sud du Québec. Nous voulons y réintroduire une végétation de fens, composée de nombreuses espèces de mousses et d’herbacées dont plusieurs sont exclusives au milieu. La restauration de ce site permettra aussi de préserver une partie intacte de cette tourbière exceptionnelle qui devrait ultimement être annexée au Parc national du Bic. »
Stéphanie Boudreau, professionnelle de recherche, GRET.
Au cours des derniers jours, des membres du GRET ainsi que des personnes de quelques entreprises du secteur de la tourbe (Les Tourbières Berger, Premier Tech Horticulture, SunGro Horticulture) ont procédé à certaines étapes de la restauration, dont la récolte de la végétation qui sera réintroduite dans le site à restaurer. Dans les prochains jours, ils procéderont d’ailleurs à la préparation de ce terrain (nivellement, rafraichissement de la surface, etc.). Déjà le printemps prochain, une végétation diversifiée devrait s’établir dans son nouvel habitat.
Les travaux du GRET ont jusqu’à maintenant permis de développer des techniques de base innovatrices pour restaurer les tourbières après l’abandon des activités de récolte de la tourbe et d’élaborer des stratégies de gestion intégrée. Sommairement, la restauration consiste en un processus à long terme visant la réintroduction des communautés végétales et le retour des autres fonctions des tourbières, comme par exemple le régime hydrologique et l’accumulation de carbone, souvent mentionné en regard des changements climatiques et de l'effet de serre. La restauration est une pratique mise en œuvre par l’industrie de la tourbe canadienne. D’ailleurs, souhaitant demeurer proactive, l’industrie de la tourbe investit depuis plus de quinze ans dans la recherche sur la restauration des tourbières.
L’Association des producteurs de tourbe du Québec rappelle que le Canada se place au premier rang des pays producteurs de tourbe et que le Bas-Saint-Laurent y occupe le premier rang des régions productrices de tourbe avec environ 45 % de la production québécoise. Le Bas-Saint-Laurent est, de plus, un leader mondial dans la production d’équipement pour la transformation de la tourbe. Une vingtaine d’entreprises y sont actives et emploient plus de 1 500 personnes. La tourbe de sphaigne qu’on récolte dans les tourbières est destinée principalement au marché horticole : terreaux de jardin, terreaux professionnels et pour la production de champignons.
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