Cacouna • La Nation Malécite de Viger veut avoir son propre village. Elle revendique donc des terres qui lui permettront de se bâtir un village qui permettra à la grande majorité des Malécites disséminés aux quatre coins du Québec et du nord du Maine de revenir habiter leur terre ancestrale.

Pour l’occasion, le chef national des Premières Nations, Shawn A-In-Chut Atleo, et le chef de l’assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, en tournée au Canada, se sont arrêtés mercredi dernier pour appuyer les revendications de la grand chef, Anne Archambault.

Des revendications qui sont relancées par le tracé qui prévoit que la construction de l’autoroute 85 traversera la réserve de Whitworth. « Elle viendra couper le territoire, une autre fois. Déjà, Whitworth est coupé par la route 185, la piste cyclable et le chemin Taché. Ça suffit. Le gouvernement devra s’asseoir avec nous », lance Mme Archambault.

Les Malécites n’ont pas fait connaître en détail leurs revendications. Mais de l’aveu même de Mme Archambault, « on demande beaucoup pour avoir quelque chose de raisonnable ». Elle poursuit en affirmant que les Malécites ne veulent plus être astreints à une réserve, mais désirent « vivre en famille sur un territoire ciblé ».

Combien sont-ils à vivre à Cacouna et en périphérie? Difficile à dire. Même la grand chef ne s’est pas prononcée. Mme Archambault a préféré mettre l’emphase sur les 1 000 Malécites du Québec et du nord de l’État du Maine.

C’est d’ailleurs pour favoriser leur retour en des terres ancestrales que la Nation Malécite de Viger revendique un territoire permettant à tous les Malécites de revenir vivre sur leur terre. Déjà la Réserve forestière de Parke à Saint-Alexandre a été mentionnée. « Mais pas question d’abandonner Whitworth », ajoute du même souffle la grand chef.

Une revendication qui, on s’en doute, a trouvé un écho favorable auprès de Ghislain Picard et de Shawn Atleo. « J’appuie totalement les revendications de la Première Nation Malécite de Viger. La justice doit être rendue. Mais ce n’est pas une bataille qui doit se faire contre nos voisins, mais avec nos voisins, conjointement » a commenté M. Atleo. Aussi, il a tenu à saluer la nouvelle mairesse de Cacouna, Ghyslaine Daris, présente lors de la conférence de presse.

Tant M. Atleo que Picard ont tenu à souligner la légitimité des revendications. Ils se rangent donc derrière le conseil de bande, et ont rappelé que les Amérindiens ne sont pas seulement l’un des peuples fondateurs du Canada, mais qu’ils en sont la « première nation ». Une nation qui doit retrouver ses terres, plus encore pour les Malécites confinés à l’une des plus petites réserves au Canada, Whitworth et la plus petite au Canada, celle de Cacouna (0,17 hectare).

MALÉCITES DE VIGER
La création de la réserve de Whitworth date de 1877. Elle est située à environ 30 km au sud de Rivière-du-Loup et est traversée par la route 185, le Chemin Taché et la piste cyclable Le Petit Témis. Le territoire ne verra jamais l’établissement d’un village. Après plusieurs années sans activité, la bande de Viger qui sera reconstituée en 1987 et reconnue comme onzième nation autochtone du Québec en 1989, tentera de l’aménager, mais sans grande réussite. Aucun résident permanent n’y séjourne.