« Je suis pas mal tanné de cet acharnement-là » -Jean D'Amour
Rivière-du-Loup • Le député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, n’en finit plus de se retrouver au centre de la tourmente. Après l’enquête du commissaire au lobbyisme, l’affaire de l’enveloppe brune, voici que le journaliste de l’émission La Facture diffusée à la télévision de Radio-Canada, Maxime Poiré, rapporte qu’entre 2007 et 2009, huit lettres, où figure le nom de Jean D’Amour suivit des lettres « ing. », auraient été envoyées par la firme d’ingénierie BPR. Une abréviation utilisée pour le titre d’ingénieur, ce que n’est pas le principal intéressé. Une simple erreur s’insurge Jean D’Amour.
Le député n’hésite plus à parler d’acharnement et de harcèlement à son endroit. « Je suis pas mal tanné de cet acharnement-là qui n’en finit plus de finir. Je dois travailler sur de gros dossiers importants et à chaque fois on vient me lancer des affaires… », commente amèrement Jean D’Amour.
Ce dernier soutient que les huit lettres dans lesquelles son nom précède « ing. » ne sont qu’une simple erreur de secrétariat, « une espèce de copier/coller, un erreur cléricale », affirme le député. Une affirmation qui trouve écho dans le reportage de la SRC. La seule fois où l’on y présente le nom du député, c’est sous la mention copie conforme et en présence de trois autres ingénieurs.
Selon ce que soutient le député, il s’agit de lettres envoyées par Stéphen Davidson qui a fait parvenir ces lettres à la Ville de Rivière-du-Loup. « J’étais en copie conforme, moi j’ai apporté de l’importance au contenu de la lettre. Ç’a dû être reçu de la même façon à la Ville », explique Jean D’Amour.
Il rappelle qu’il a été maire de Rivière-du-Loup pendant huit ans et que les gens de la ville sont bien au fait qu’il n’est pas ingénieur. Une histoire, soutient-il, qui a été montée en épingle.
LA FACTURE
Au moment de l’entrevue téléphonique lundi matin, Jean D’Amour n’avait pas encore visionné le reportage complet « Les règles du jeu » diffusé mardi à 19 h 30 sur les ondes de la SRC et en reprise le dimanche 13 décembre à 17 h 30 sur les ondes de RDI.
« La facture, ça fait trois mois qu’ils sont dans le comté. Ils ont interpellé des gens de ma propre famille. Ils sont venus prendre des images de mon bureau. Mon attaché de presse leur demande s’ils ont des micros et caméras et on lui répond que non. Mais voilà, quelques jours plus tard, j’apprends qu’ils ont enregistré la conversation. Pour moi ça relève quasiment du harcèlement et de l’intimidation », raconte Jean D’Amour.
LOBBYISME
L’enquête du commissaire au lobbyisme se poursuit. Dans le reportage diffusé par la SRC, on peut y entendre André Leblond, alors préfet de la MRC des Basques, raconter au journaliste : « Toutes les fois, j’ai eu d’affaires (sic) avec M. D’Amour, c’était pour parler de BPR, pour la promotion de BPR. Pas juste pour le projet de centrale, mais pour le projet de ski, on avait d’autres projets. Eux autres, ils faisaient la promotion pour qu’on engage BPR. »
Jean D’Amour souligne collaborer depuis huit mois à l’enquête du commissaire au lobbyisme. « L’homme honnête que j’ai toujours été, je le suis encore. On verra ce que ça donnera, mais quant au reste tout est fait d’allégations, qu’on m’amène des faits, mais pas des lettres que je n’ai même pas signées! », lance le député qui se dit profondément « tanné » de cette histoire.
Le député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, considère que Radio-Canada fait carrément preuve d’acharnement et de harcèlement à son endroit.
Photo : François Drouin
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