Niveau d’eau exceptionnellement bas: le Bas-Saint-Laurent épargné
La directrice générale du Réseau d’observation de mammifères marins (ROMM), Esther Blier explique : « C’est que le réchauffement a une incidence directe sur l’eau douce qui s’évapore. Sans compter que les précipitations ont été moins fortes. Mais à Rivière-du-Loup, il y a un mélange d’eau douce et d’eau salée et c’est l’eau salée qui vient faire contrepoids ».
Les répercussions du réchauffement climatique et la fonte des glaciers viennent donc créer un phénomène inverse, c’est-à-dire, l’augmentation du niveau d’eau salée. « Ici, nous sommes entre les deux, ce qui fait que le niveau du fleuve n’est pas aussi bas qu’entre Trois-Rivières et Montréal », ajoute Mme Blier.
Par contre, cet apport en eau salée n’est pas sans incidence. Si à Montréal c’est la navigation qui est liée à l’eau douce, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, ce sont plutôt la hausse des grandes marées et l’érosion des berges du Saint-Laurent qui posent problème. Mais ce n’est pas tout.
« On pense aussi que l’eau salée pénètrera plus loin dans le fleuve. Présentement, il n’y a plus de trace d’eau salée à partir de la pointe est de l’Île d’Orléans, mais si ce phénomène perdure, la proportion pourrait alors augmenter », explique la directrice générale du ROMM.
Évidemment, si cette hypothèse venait qu’à se produire et que l’eau salée venait qu’à pénétrer plus profondément à l’ouest dans le fleuve, les conséquences seraient majeures sur le fragile écosystème du fleuve.
« Il faut aussi comprendre que la fonte des glaciers influe aussi sur les courants marins, affectant du même coup la chaîne alimentaire au complet, allant du plancton et krill aux baleines, à l’érosion des berges », ajoute Esther Blier. Il faut bien réaliser que tous ces phénomènes sont liés.
À titre d’exemple, Mme Blier pointe du doigt le couvert de glace sur le fleuve qui est apparu tardivement à l’automne et a disparu rapidement au printemps, contribuant ainsi à l’érosion des berges du fleuve « Il n’y avait plus de glace pour les protéger de l’eau qui entre maintenant directement », a conclu Mme Blier.
1 commentaires