Des estrades plus chères que prévu
Un dépassement qui fait en sorte que les subventions promises sont retenues et que les entrepreneurs, cinq mois après la fin des travaux, n’ont toujours pas été payés.
Exaspérés par la situation et la lenteur du processus, sept membres du conseil d’administration du Festival se sont rendus à Québec, la semaine dernière, discuter avec les fonctionnaires et le directeur général du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT). « Depuis, je dors pas mal mieux », lance le président du festival, François Pépin.
Une rencontre qu’il qualifie d’excellente. « Il y a encore de l’inquiétude. Tant qu’on n'a pas le "ok" du ministre, il y a un doute, mais le dossier va très bien. Quand le directeur général a fermé les livres, il nous a remerciés », assure M. Pépin. Il affirme que d’ici trois semaines, tout devrait être réglé que le dossier a avancé « d’un pas de géant ».
Il a toutefois rappelé la complexité du dossier. « Le protocole d’entente avec la Caisse d’économie fait plus de 50 pages, dont 12 pages avec la municipalité et 36 pages avec le MAMROT et il faut que tout s’enligne ensemble », ajoute le président du festival.
Problématique
Les premiers problèmes ont surgi dès le premier appel d’offres où les montants dépassaient et de beaucoup les prévisions. Coincé par le temps et l’argent disponible, le Festival a donc choisi d’aller en régie. Seulement en cours de route, 30 directives de chantier ont dû être ajoutées au projet. Le festival a communiqué avec le MAMROT qui lui a répondu de faire suivre les factures.
Les dernières factures reçues à la fin août et début septembre ont donc été déposées. Contrairement à la croyance populaire, les réajustements ne sont pas effectués automatiquement par le MAMROT. En plus, les organismes à but non lucratif comme le Festival font systématiquement l’objet de vérifications. Des étapes qui demandent du temps, sans compter que le dossier a été transigé dans les mains de trois fonctionnaires différents.
De son côté, parce que le Festival n’a pas obtenu le financement gouvernemental total de son projet, la Caisse d’économie Desjardins n’a pas déboursé le prêt. Résultat, les entrepreneurs deviennent créanciers et ne sont pas payés.
D’ailleurs, l’un d’eux ira jusqu'à prendre une hypothèque légale sur les estrades, s’assurant ainsi, en cas d’entrée d’argent, d’être le premier payé. « C’est normal, c’est une protection. Être contracteur, je ferais la même chose, je n’ai donc aucun problème avec ça. Il s’est protégé et je suis en accord avec ça », commente François Pépin.
Réputation
Pour la directrice générale du Festival country de Saint-Antonin, Annie Boucher, c’est une situation qui porte ombrage sur les réalisations du Festival. « On a fait de grandes choses, nous sommes le plus transparents possible, alors ça fait tache sur notre dossier. Ce n’est pas bon pour le nom et ça, personne n’aime ça », commente celle qui est la seule employée permanente du Festival.
La directrice générale a tenu à préciser que tous les comptes étaient déjà payés. « Les paiements pour l’autre volet du prêt que nous avons sont déjà payés pour l’année », ajoute Mme Boucher. Si la situation ébranle le nom du Festival qui jouit d’une certaine aura, il reste que ses dirigeants sont des plus optimistes quant à un règlement favorable et rapide.
Modération
C’est le député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, qui s’est fait le plus modéré dans son optimisme. « Il faut que les choses avancent et c’est le message que j’ai passé au ministère. Ils se sont entendus la semaine dernière et il y aura un délai de trois semaines pour un son de cloche. Lequel, je ne le sais pas, je n’ai pas à m’immiscer là-dedans », comment-t-il.
Le député croit que toutes les règles ont été respectées, mais comme il ne s’agit jamais d’une formalité, il se réserve pour la décision officielle. « J’ai de l’espoir, mais le dossier devra se régler, ne serait-ce que pour les créanciers, certains sont dans une situation financière précaire », ajoute Jean D’Amour. Il termine en précisant qu’il a confiance dans le processus, mais que s’il devait y avoir un problème, là, il interviendrait.
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