La pêche à l’éperlan sur la banquise toujours aussi populaire
L’Isle-Verte - Les pêcheurs d'éperlans viennent de la région immédiate et des régions environnantes. On en verra de Québec, Bellechasse, Montmagny, Rimouski, etc., qui mettront leurs lignes à l’eau via des trous circulaires qu’ils auront pratiqués dans la glace à l’intérieur d’une cabane, chalet de fortune, qu’ils auront louée ou qui leur appartiendra et qu’ils auront transportée dans la boite de leur camion jusque sur la banquise afin de l’y installer pour la saison.
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D’autres, ne craignant ni le froid ni le vent s’installeront directement sur la banquise et attendront patiemment que le petit poisson blanc morde à l’hameçon.
La saison de pêche cette année devrait durer jusqu’à la mi-mars, à moins d’un sérieux et long redoux, prévoit un pêcheur d’éperlan de longue date, Marcel D’Amours. Mais il prévient que la prise de la glace qui va à une bonne distance au-delà du quai rend la pêche un peu moins fructueuse présentement comparativement à la période des Fêtes.
Originaires de Saint-Charles-de-Bellechasse, grand-papa et grand-maman avaient promis à leurs petits-enfants qu’ils les emmèneraient à L’Isle-Verte pour une excursion de pêche à l’éperlan sur la banquise.
Photo : Hugues Albert
Les froids vifs qu’on a connus tout récemment ont fait geler l’eau de la rivière Verte qui se jette dans le fleuve, ce qui assure une banquise de plus en plus épaisse et d’une solidité telle qu’elle permet l’installation de nombreuses cabanes de pêche vers le large. Nombreux sont les pêcheurs qui se rendent directement à leur cabane en véhicule. La couche de glace atteint plus de 15 pouces.
Samedi dernier, on dénombrait entre 70 et 75 cabanes de pêcheurs sur la banquise. Certaines années, on en a compté plus de 100. Jusqu’à tout récemment, la municipalité de L’Isle-Verte s’octroyait le droit de vendre des permis de pêche à l’éperlan mais cette mesure était loin de faire l’unanimité auprès des amateurs de pêche et maintenant est libre d’aller pêcher qui veut, sans qu’il lui en coûte un sou.
ACTIVITÉ TOURISTIQUE ET DE LOISIR
Chaque année, des centaines de pêcheurs s'adonnent à la pêche à l’éperlan au Bas-Saint-Laurent. En raison des mauvaises conditions de glace en 2011, la saison a été plutôt décevante. Par contre, les prévisions pour 2012 sont plus optimistes. Aussi, les éperlans de deux, trois et quatre ans seront plus nombreux et les captures seront par conséquent de belle taille.
Ces deux pêcheurs de L’Isle-Verte dans leur cabane vitrée profitent de la pêche à l’éperlan tout en admirant le panorama.
Photo : Hugues Albert
Contrairement à la Gaspésie, les pêcheurs du Bas-Saint-Laurent ne peuvent pas faire de la pêche commerciale. Depuis trois ans, le quota par pêcheur est limité à 60 éperlans par jour. Bon an mal an, on estime entre 15 et 20 tonnes d'éperlans les pêches effectuées chaque saison. Toutefois, le cycle de vie de l'éperlan est court. Espèce fragile qui remonte rapidement, son taux de reproduction au printemps 2011 aurait été dans la moyenne selon des études réalisées au ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF).
Un plan de restauration de l'éperlan a été mis en place en 2003 et il semble porter fruit. Le poisson était alors désigné espèce vulnérable, mais il réapparait dans des rivières de Kamouraska, Montmagny et Rivière-du-Loup, ce qui serait dû en grande partie à une meilleure gestion de la pêche et à l'amélioration de la qualité de l'eau et des habitats de croissance et de reproduction de l'espèce.
Une tradition bien ancrée dans les mœurs des populations riveraines de la région, la pêche hivernale à l’éperlan contribue à sa façon à soutenir l’économie des petits commerces au détail comme les épiceries et dépanneurs, etc.
Quelque 70 cabanes sont déjà en place sur la banquise au large du quai de L’Isle-Verte. Certaines années, on en a dénombré plus de 100.
Photo : Hugues Albert
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