Tigre de Sibérie abattu à Saint-Onésime
Saint-Onésime – Histoire rocambolesque s’il en est une. Elle s’est déroulée dans le rang du Vide à Saint-Onésime, à la brunante, un jeudi soir d’automne 1961. À l’époque, Pierre Kidd, 18 ans, et feu André Pelletier, 20 ans, de La Pocatière, ont abattu un tigre de Sibérie, ni plus, ni moins.
Voilà plus de 50 ans maintenant que les deux compagnons ont eu la frousse de leur vie, ayant tout de même eu le réflexe et le sang froid de peser sur la détente pour abattre une femelle tigre affamée, fonçant sur eux touts crocs et griffes sortis.
« C’est André qui a tiré alors que l’animal était à moins de 10 pieds de nous. Moi, j’étais figé », de relater M. Kidd. Décédé il y a quelques années, M. Pelletier avait une carabine de calibre 30/30 Winchester modèle 94. Un tir à bout portant en plein poitrail a terrassé la bête.
Photo: Bruno Lacroix
Un tigre à Saint-Onésime ?
Depuis 20 jours, le zoo de Granby lançait des avis dans les médias pour mettre en garde la population disant qu’une femelle tigre de Sibérie adulte s’était échappée. C’est dans le rang du Vide, sur la ferme de M. Bouchard (feu) à Saint-Onésime, qu’elle aurait établi son nouveau territoire, selon M. Kidd.
« Quand M. Bouchard m’a contacté à la quincaillerie (Charles Kidd) pour s’informer pour acheter une arme pouvant abattre un tigre, je ne le croyais pas », se souvient M. Kidd.
Ce dernier, accompagné de son compagnon de chasse, M. Pelletier, est allé constater les dires de l’agriculteur le soir même.
« Nous avons vu le tigre sauter une clôture avec un veau dans la gueule », se remémore M. Kidd, ajoutant que l’animal avait eu le temps d’en tuer trois ou quatre, lors de sa cavale.
C’est le lendemain à la brunante que les deux complices ont réussi leur coup.
Photo: Bruno Lacroix
Silence
Le zoo est venu chercher l’animal et nous a fait signer des papiers pour que nous nous taisions. « Maintenant, ça fait plus de 50 ans et je ne crois pas me mettre dans le trouble en le faisant savoir. Ça a été très dur de ne pas en parler », de préciser Pierre Kidd.
Une année s’est passée et le zoo nous a offert l’animal naturalisé. Le cultivateur a été dédommagé de 1 000 $ pour les animaux dévorés. Monsieur Kidd est maintenant fier de pouvoir présenter la bête à quiconque voudra venir la voir à la quincaillerie.
Bon joueur, M. Kidd profite de l’ouverture de la chasse, le 3 septembre, pour lancer un concours, où
les clients devront déterminer l’âge du tigre. Une dizaine de clients se verront rembourser l’achat de leurs permis.
Photo: Bruno Lacroix
Le tigre de Sibérie
Selon Wikipédia, le tigre de Sibérie a en général un corps plus long et plus massif que le tigre du Bengale et des pattes plus larges; sa taille au garrot va de 90 cm à 110 cm. Ses griffes mesurent environ 10 cm. Ils pèsent de 180 à 306 kg pour les mâles et de 100 à 167 kg pour les femelles.
Le Tigre de Sibérie est le troisième plus gros prédateur terrestre derrière l'ours kodiak l'ours polaire. La longueur totale du corps avec la queue est comprise entre 2,7 et 3,3 m pour les mâles et entre 2,4 et 2,75 m pour les femelles. La robe possède la particularité d'avoir une fourrure d'été et une fourrure d'hiver.
Malgré sa force et l'acuité de ses sens, le tigre de Sibérie doit passer beaucoup de temps à la chasse et ne réussit à tuer qu'une fois sur dix. Le Tigre de Sibérie, affamé, peut absorber jusqu'à 50 kg de viande en une seule fois.
Photo: Bruno Lacroix
Collaboration : Bruno Lacroix, LePlacoteux.com
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