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Entrevue avec Anne-Sophie Toubeau, propriétaire de l'École Montessori

durée 29 septembre 2013 | 13h08
  • Quel a été l’élément déclencheur qui vous a amené à devenir entrepreneure?

    Je n’ai jamais pensé que je deviendrais entrepreneure. Cela a été plus un concours de circonstance. Quand j’ai terminé mon secondaire, je voulais devenir professeur. Mais le cadre universitaire ne me convenait pas vraiment. J’avais besoin d’un milieu plus scolaire avec la présence de professeurs qui nous encadrent et qui nous donnent des cours et des devoirs très ciblés. Je me suis alors tournée vers une école d’ingénierie pour y faire mes études.

    Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai travaillé pendant 6 ans en gestion de projets dans le secteur de l’industrie automobile européenne. Pendant ces années, j’ai développé plusieurs compétences dont une expertise en gestion administrative. Toutefois, il me manquait le rapport humain. J’avais besoin d’avoir des contacts relationnels et moins des rapports d’affaires qui sont très rationnels.

    De plus, mon mari et moi voulions fonder une famille et le travail que j’exerçais m’obligeait à voyager souvent. Comme je n’étais pas vraiment heureuse dans celui-ci, j’ai décidé de revenir à mes anciennes amours et de faire une formation pour devenir professeur des écoles. J’ai travaillé dans ce domaine pendant 6 ans en France en enseignant à des enfants âgés entre trois et cinq ans à la maternelle. C’était mon public de prédilection. J’ai également eu la chance de travailler avec des équipes de collègues très compétentes et des parents à l’écoute des besoins de leurs enfants et des professeurs.

    Simultanément, mon conjoint et moi voulions vivre une expérience à l’étranger et puisque nous avions eu un coup de cœur lors d’un voyage au Québec, nous avons décidé de nous établir ici.

    Pourquoi avoir acquis l’École Montessori? Pourquoi pas une autre entreprise?

    Quand je suis arrivée au Québec, j’étais maman d’Augustine qui avait trois ans et j’étais enceinte de mon fils. Je cherchais une structure pédagogique pour ma fille qui se rapprochait de celle qui existait en France et j’apprends qu’il y a, à Rivière-du-Loup, une École Montessori. Je voulais également m’intégrer dans mon nouveau milieu de vie et socialiser avec les gens de la région. Je me suis donc impliquée comme membre du conseil d’administration de cette organisation.

    L’École avait également besoin de former un nouveau professeur car la coordonnatrice allait prendre sa retraite un an plus tard. J’ai donc soumis ma candidature et j’ai été retenue. Je suis ainsi devenue stagiaire à l’École Montessori.

    Au cours de cette année, le Ministère de la Famille est venu visiter les installations de l’École. Quelques semaines plus tard, il dépose son rapport dans lequel il soulève, entre autres, que le local ne répond pas adéquatement aux normes du Ministère et que le nombre d’éducatrices n’est pas suffisant pour bien desservir la clientèle infantile. J’aimerais préciser que l’École était alors un organisme à but non lucratif et n’avait pas les moyens financiers pour investir les sommes nécessaires pour répondre aux normes du Ministère. Elle risquait donc de fermer.

    J’ai vu l’opportunité qui se présentait à moi et j’en ai parlé avec mon conjoint. J’ai donc déposé au conseil d’administration une offre pour acquérir l’École qui jouissait d’une bonne réputation. Les membres du conseil d’administration connaissaient mon potentiel et mes expériences, ils ont donc accepté de me faire confiance en me permettant de relever ce défi.

    Quelles ont été les conditions gagnantes qui vous ont permis de réaliser avec succès ce projet de transfert?

    Je disposais déjà d’une certaine expertise et expérience pédagogique ayant étudié et travaillé comme professeur des écoles en France et à l’École Montessori. Par contre, mon conjoint et moi arrivions de la France et ne connaissions pas la législation québécoise. Ainsi, c’est la présence et l’accompagnement technique du CLD qui m’a aidée à préparer mon plan d’affaires et à élaborer le montage financier et qui m’a référée aux bonnes ressources professionnelles externes.

    L’autre élément à considérer, c’est l’aide et le support de mon conjoint qui m’a soutenu tout au long de la réalisation de mon projet. Comme il fallait quitter le local de la rue Fraser et aménager le nouveau rapidement, il a géré la rénovation de celui- ci en collaborant avec l’entrepreneur en construction qui a su, lui aussi, relever le défi avec nous.

    Enfin, de façon importante, mes enfants étaient avec moi à l’École. Même si je devais travailler les soirs ou autres et que l’entreprise m’habitait tout le temps, je pouvais donc les voir le jour et eux aussi bénéficiaient de la présence de leur mère.

    On dit que les 100 premiers jours suivant un transfert d’entreprise sont importants pour, entre autres, mettre en place la crédibilité du nouveau propriétaire, faire connaître la nouvelle vision auprès du personnel en place, etc. De votre côté, comment cela s'est-il passé?

    Je dirais que la transition en général, ça prend plus de 100 jours, en tout cas en ce qui me concerne. Premièrement, je devais régler les aspects administratifs avec le Ministère et je devais aménager un nouveau local tout en demeurant deux mois dans celui situé sur la rue Fraser. Quand je suis arrivée dans le local qui abrite actuellement l’École, je me suis sentie chez-moi et là j’ai commencé à prendre ma place et à faire connaître ma vision auprès des éducatrices.

    Pour les enfants, cela a représenté deux rentrées scolaires puisque le local était beaucoup plus grand et était disposé différemment. Ils devaient apprendre les règles de vie dans leur nouvel environnement. Mais comme tout était bien planifié et que le personnel en place a bien collaboré, tout s’est bien passé.

    Comme on travaille sur une année scolaire, il a fallu que celle-ci se termine pour que je puisse vraiment faire le point. Puisque la plupart des contraintes administratives avec le Ministère de la Famille avaient été réglées au cours de cette période, j’ai pu alors me consacrer pendant l’été sur l’aspect pédagogique et préparer la rentrée scolaire qui s’est très bien déroulée.

    Si on vous permettait un instant de reculer dans le temps, feriez-vous la même chose et pourquoi?

    Oui, car même si l’entreprise m’habite tout le temps et que je doive y consacrer beaucoup de temps et d’énergie, cela en vaut vraiment la peine. Le plaisir de faire ce que l’on aime, de voir à tous les jours les sourires des enfants qui sont contents et qui accourent quand leurs parents viennent les chercher pour leur montrer ce qu’ils ont réalisé dans la journée, tout cela me comble. Je me réalise vraiment comme entrepreneure.

    Source : feuillet économique du CLD de la région de Rivière-du-Loup

    commentairesCommentaires

    4

    • Mère éplorée
      temps Il y a 11 ans
      Avec si peu d'enfants dans une classe et autant d'enseignantes pour les encadrer, il doit en coûter très cher aux parents n'est-ce pas?
      Combien pour une scolarité annuelle et qui choisit d'envoyer son ou ses enfants chez vous?
    • MECD
      Mère en connaissance de cause
      temps Il y a 11 ans
      Coordonnatrice, l'enseignante diplômée directement de l'école Maria Montessori d'Italie? Coordonnatrice, l'enseignante qui a fait la réputation de l'école Montessori de Rivière-du-Loup? Je trouve le titre totalement déplacé.
    • MH
      Mere heureuse
      temps Il y a 11 ans
      Je crois bien que l'école compte une cinquante d'éléve Mère éplorée!
      Quelle belle ecole!!! :) Félicitation
    • Mère éplorée
      temps Il y a 11 ans
      @Mère heureuse
      Il vous en coûte combien pour y placer votre (vos) enfant annuellement?
      J'aimerais un tel encadrement mais je n'en connais pas le coût.....afin de devenir une mère heureuse.
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