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Un accord de libre échange qui sème l’inquiétude

durée 23 octobre 2013 | 16h32
  • Hugues Albert
    Par Hugues Albert

    Journaliste

    Rivière-du-Loup - L'entente de principe conclue vendredi dernier entre le Canada et l’Union européenne sur un accord de libre-échange ne fait pas que des heureux. Les fromagers du Québec pourraient se voir pénalisés lourdement par cette entente, surtout ceux qui offrent des fromages affinés. Mais attendons voir…

    Un spécialiste de la transformation alimentaire qui désire conserver l’anonymat indiquait en entrevue que cet accord l’inquiète ce même si cet accord de libre échange ne va s’appliquer que d’ici deux ans. Des ajustements vont devoir être faits afin de ne pas hypothéquer l’avenir de nombreuses des quelque 200 fromageries québécoises dont plusieurs sont artisanales.

    Dans le cadre de cette entente, les fromagers européens pourront exporter au Canada des fromages libres de droits de douane qui passeraient d’environ 20 000 à 37 000 tonnes annuellement. L’entente est dénoncée vigoureusement par la Fédération des producteurs de lait du Québec parce que des 17 000 tonnes d’importations supplémentaires, 16 000 comprendront des fromages fins, un domaine où les Québécois occupent actuellement 60 % du marché.

    « Harper favorise le bœuf de l’Ouest au détriment du lait québécois mais le gouvernement québécois va pouvoir s’ajuster », prévoit notre spécialiste indiquant que régionalement une entreprise comme la Fromagerie des Basques ne sera pas affectée parce que son volume de production touche le fromage frais du jour en grande partie.

    Mais, ajoute-t-il, il pourrait en être autrement pour d’autres fromageries telles que Le Détour dans le Témiscouata qui produit un bel assortiment de fromages fins. Cette fromagerie exporte un volume intéressant de ses fromages aux Etats-Unis mais son marché principal demeure néanmoins le Québec et l’Ontario.

    Le problème est que les fromages européens vendus à des prix inférieurs aux fromages québécois mais à qualité équivalente pourraient avoir une incidence très forte sur les habitudes des consommateurs qui désirent de plus en plus réaliser des économies en alimentation. Les fromagers québécois auront-ils à harmoniser et ajuster leurs prix afin de concurrencer les fromages européens ? La clé de l’énigme s’y trouve peut-être.

    DEPUIS LA CRISE DE LA LISTÉRIOSE…

    La crise qui a affecté les producteurs de fromages du Québec en 2008 en raison de la présence de la bactérie listériose a laissé des traces. Les agences de contrôle telles que l’ACIA (Canada) et l’IAQ (Québec) ont fait d’énormes pressions sur les fromageries de lait cru qui ont dû s’ajuster à des critères sanitaires plus serrés si elles voulaient demeurer dans le marché. Les fromageries pasteurisant leur lait n’ont pas eu à vivre cette contrainte.

    Ainsi, en utilisant du lait thermisé, les fromagers ont réduit passablement les risques de voir réapparaître la bactérie et elles produisent des fromages d’excellente qualité. « Les fromages qui viennent d’Europe doivent suivre les mêmes règles qu’au Québec et au Canada. De plus les fromages importés doivent être affinés 60 jours, ce qui assure l’absence des mauvaises bactéries. »

    SAPUTO ET AGROPUR

    Saputo et Agropur contrôlent 80 % du marché du fromage au Québec. Mais ces deux géants ne font pas que du fromage, mentionne notre spécialiste. « Ils sont très diversifiés en alimentation et l’accroissement important des fromages européens sur nos étalages ne les précarisera pas. Ce sont les fromageries artisanales les moins bien établies ou les moins structurées au niveau de la commercialisation qui vont être affectées. »    
     

    commentairesCommentaires

    3

    • US
      un séparatisssss...
      temps Il y a 11 ans
      Welcome to HarperLand !
    • J
      Josée
      temps Il y a 11 ans
      Je sais bien que le volume n'est pas le même mais nous on va pouvoir également exporter nos excellents fromages du Québec. On a deux ans pour voir venir, à nous de prendre les mesures pour se faire connaître et développer les systèmes de distribution. Je n'arrêterai sûrement pas de manger du fromage du Québec, je vais peut-être en essayer d'autre mais je crois que nos marchant doivent être pro-actif. On a de bons produits, il faut y croire!
    • C
      Caseus
      temps Il y a 11 ans
      Pour bien connaître la France, j'y voyage régulièrement, il faudra trouver le moyen de faire des fromages du Québec qui coûteront moins chers que présentement.
      Si les français étaient coûteux jusqu'à maintenant, ils le seront moins avec la nouvelle entente de sorte que l'avantage sera aux fromages français puisque leurs prix diminueront.
      Et comme le choix parmi ces fromages ne manque pas, nous devrons faire preuve d'imagination ou œuvrer dans des créneaux spécifiques.
      Sûr cependant que nous allons découvrir des fromages qui sont inconnus de la majorité et qui sont excellents même s'ils "auront voyagé".
      Un fromage qui devrait faire un tabac: le Comté qui se vend un prix de fou ici et que les Français utilisent pour gratiner. Ce serait péché ici de faire ça.
      Chose certaine! Le consommateur va y trouver son compte et faire de bonnes économies par rapport aux prix présents pour les fromages de qualité, j'entends.
      Bon fromage et au plaisir de goûter un bon St-Félicien

      http://www.immigrer.com/faq/sujet/introduction-aux-fromages-quebecois.html#
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