Libre échange avec l’Europe: quelles incidences chez nous?
Rivière-du-Loup – L’accord de principe de libre échange intervenu le 18 octobre entre le Canada et l’Union européenne n’aura, semble-t-il, pas d’impact significatif sur les entreprises de bois d’œuvre au Québec. C’est ce qu’on pense chez Groupe Lebel dont le marché est davantage orienté vers l’Amérique du Nord.
Isabelle Mailloux, qui y occupe le poste de contrôleur et de directrice des ressources humaines, estime que cet accord ne changera pas grand-chose au cours actuel des choses du point de vue économique sinon qu’il permet de consolider la position qui existait déjà.
Jean-François Côté, directeur général adjoint au Syndicat des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent, dit ne pas savoir si cet accord aurait des effets pour les membres de son. « Nous aurons plus de droits à l’exportation vers l’Europe où il n’y a pas de taxes. Cet accord pourrait avoir des effets bénéfiques. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle. »
Par ailleurs, l’accord commercial sur le bois d’œuvre résineux intervenu en 2006 avec les États-Unis, un marché vital, vient à terme dans deux ans. Sur quelles bases sera-t-il renégocié? Grande question...
DUBRETON
Du côté de la production porcine, une entreprise comme Les Viandes duBreton de Rivière-du-Loup possédait déjà l'autorisation d'exporter en Europe.
« Ce nouvel accord ne représente donc pas un changement majeur à notre situation. Nous allons simplement continuer de surveiller les opportunités de marché qui s'offrent à nous », indique Claire Michaud, responsable communication marketing chez duBreton.
ALIMENTS ASTA
Stéphanie Poitras, vice-présidente aux opérations chez Aliments Asta à Saint-Alexandre, souligne que cet accord pourrait prendre un certain temps avant d’avoir un réel impact. Mais on ne sait jamais, cet accord de libre échange, qui parait ambigu à première vue, pourrait s’avérer intéressant, selon elle.
Elle reconnait toutefois que l’Europe est un territoire fermé. Des abattoirs au Québec s’étaient conformés aux exigences européennes il y a quelques années en vue d’y exporter du porc produit ici avec des résultats qui n’ont jamais abouti.
Le directeur général adjoint à l’UPA Bas-Saint-Laurent, Jean-Claude Parenteau, mentionne qu’il n’y aura pas d’incidence marquée dans la production porcine car les éleveurs qu’on retrouve au Québec produisent en très grande proportion pour des intégrateurs et que l’Europe est autosuffisante avec de nombreux producteurs en Hollande, au Danemark, en Allemagne, en Espagne et en Russie.
Où le bât blesse pour M. Parenteau, c’est évidemment du côté du secteur fromager. « Les quotas laitiers pourraient baisser de 2 % chez nous. Les producteurs laitiers européens sont subventionnés contrairement à chez nous. On vient d’ouvrir une brèche dans la gestion de l’offre et on craint qu’elle s’élargisse. »
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