Dossier Emploi
Moins d’outils pour aider les chercheurs d’emploi
Rivière-du-Loup – Les récentes compressions tous azimuts du gouvernement Couillard en vue de l’équilibre budgétaire pour l’exercice financier 2015-2016 ont eu plusieurs conséquences, notamment en santé et en éducation, mais aussi dans le domaine de l’emploi.
Les carrefours jeunesses-emploi (CJE) de la région qui, comme leur nom l’indique, ont pour mission d’aider les jeunes de 16 à 35 ans dans leur recherche d’emploi, viennent de se faire amputer de 10 % de leur financement. Cinq régions éloignées des grands centres ont connu une diminution de financement, soit la Gaspésie – Îles de la Madeleine, le Bas-Saint-Laurent, l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. Partout ailleurs, les enveloppes budgétaires ont été maintenues ou bonifiées.
« Les ententes avec chacun des 110 CJE ont été convenues en fonction des besoins et des réalités régionales, d’où des baisses de financement de l’ordre de 10 % dans certains cas ou des hausses de financement dans d’autres cas », indique David McKeown, conseiller en communication au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Il ajoute que la situation des jeunes a évolué depuis la mise en place des CJE en 1997. « Nous devons tenir compte de cette situation. Par exemple, le taux de chômage chez les 15 à 34 ans est passé de 14,3 % en 1997 à 9,6 % en 2013 », lance-t-il.
Il n’en reste pas moins que ces coupures ont eu des répercussions sur l’offre de services des CJE et les directions doivent faire des pieds et des mains afin de trouver des solutions pour limiter au maximum l’impact sur leur clientèle, quitte à trouver de nouvelles sources de financement à l’externe.
CJE DE TÉMISCOUATA
Au CJE de Témiscouata l’an dernier, ce sont près de 350 personnes âgées de 16 à 35 ans qui ont bénéficié des services et de l’expertise de l’équipe en place. La coordonnatrice générale Mélanie Bélanger confie que c’est majoritairement le service d’aide à l’emploi qui a été touché. « Les critères d’admissibilité ont beaucoup changé. Auparavant, peu importe le statut ou la situation, tous étaient admissibles. Maintenant, il faut valider auprès du CJE. C’est du cas par cas », explique-t-elle.
Afin de pallier à cette perte de 10 % dans les services de base, le CJE a dû se restructurer, réorganiser son budget et ses façons de fonctionner à l’interne afin de ne pas affecter les services aux jeunes. Mme Bélanger insiste sur le fait que si les façons de faire ont dû être modifiées, l’essence même du CJE, soit d’aider et d’accompagner les jeunes dans leur démarche socioprofessionnelle, demeure intacte.
CJE DE RIVIÈRE-DU-LOUP – LES BASQUES
Pour Estèle Bérubé, directrice générale intérimaire du CJE de Rivière-du-Loup – Les Basques, ces compressions ont eu un impact majeur. « Ça crée un vide de services. On (les CJE) a été mis là pour rendre service aux 16-35 ans et on se fait dire qu’on peut aller chercher des fonds ailleurs… trouver des partenaires. Par exemple, on ne peut plus donner d’ateliers dans les écoles, on se fait dire d’aller cogner à la porte des commissions scolaires », déplore-t-elle.
EXODE DES TRAVAILLEURS ?
Selon elle, il sera peut-être plus difficile pour certains finissants de se trouver un emploi dans la région sans les services du CJE. Ajoutées à cela les différentes pertes d’emploi dans le secteur de l’administration publique (CRÉ, CLD, direction régionale du MELS, Agence de santé et des services sociaux, etc.), le ministère de l’Emploi estime qu’on pourrait assister à un exode de travailleurs qualifiés diplômés.
En effet, sachant que seulement 15 % des emplois au Bas-Saint-Laurent demandent un niveau de compétence professionnelle, certains pourraient être obligés de quitter la région pour se trouver du travail.
Commentaires