TransCanada renonce à construire son port pétrolier au Québec
Cacouna - TransCanada a annoncé jeudi qu’elle renonçait à construire un port pétrolier au Québec dans le cadre de son projet Énergie Est. L'entreprise basée à Calgary projetait d'ériger un terminal pétrolier au port de mer de Gros-Cacouna, un projet qui avait soulevé les passions dans la petite localité.
Le président du projet Énergie Est, John Soini, soutient que c’est à la suite des préoccupations et commentaires émis par les collectivités, dont les Premières Nations, qu'a été prise la décision d’abandonner la construction d’une telle infrastructure sur le territoire québécois.
«Nous entendons ce qu’ils ont à dire et faisons en sorte que ce projet atteigne un meilleur équilibre entre les retombées économiques et le respect environnemental», commente M. Soini. Du même souffle il affirme «qu’en termes de conception, de construction et d’exploitation de cet oléoduc, la sécurité des collectivités et de l’environnement est la toute première priorité.»
TERMINAL PÉTROLIER
«Prise après des mois d’analyse et de consultation continue auprès des collectivités locales, des principales parties prenantes et de ses clients, la décision de TransCanada de ne plus construire de port au Québec contribuera à diminuer le trafic de navires pétroliers à travers l’habitat des bélugas», a donc annoncé l’albertaine.
Toutefois, l’entreprise soutient qu’elle maintiendra ses connexions avec les raffineries Valero et Suncor, au Québec, et celle d’Irving, au Nouveau-Brunswick, ainsi qu’avec le terminal maritime Canaport, projeté à Saint-Jean.»
Rappelons que c'est en avril dernier que TransCanada avait annoncé son intention de ne plus ériger son terminal à Cacouna. Soulignons que l'entreprise avait procédé à des sondages géotechniques contestés. Le projet avait divisé la population et mené à la création du mouvement citoyen Vitalité Cacouna souhaitant contrebalancer la pression exercée par les environnementalistes.
Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) avait même exigé de la compagnie qu’elle modifie son plan de travail.
ONÉ
Ainsi, TransCanada soumettra à l’Office national de l’énergie les modifications apportées à son projet. Des amendements qui engendreront des ajustements à l’échéancier d’Énergie Est et qui devraient entrainer une mise en service en 2020.
GREENPEACE
Greenpeace, on s’en doute, a réagi favorablement à l’annonce. L’organisme environnemental soutient que la mobilisation se poursuit, tant et aussi longtemps que l’entreprise n’abandonnera pas purement et simplement son projet de pipeline Énergie Est.
« Cette annonce représente avant tout une importante victoire pour les citoyens et les groupes environnementaux qui ont clairement fait savoir à TransCanada que son projet de port pétrolier n’est pas bienvenu au Québec. La mobilisation de la population se poursuivra et s’accentuera tant que le dernier clou n’aura pas été planté dans le cercueil du projet de pipeline de sables bitumineux Énergie Est. Le gouvernement Trudeau doit immédiatement arrêter l’évaluation du projet Énergie Est et ne la recommencer qu’après avoir tenu sa promesse électorale de réformer l’Office national de l’énergie qui n’a pas la crédibilité requise pour évaluer les projets de pipelines», a souligné Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace.
1 commentaires