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Distillerie Fils du Roy

Son gin Thuya vendu à la SAQ

durée 7 novembre 2015 | 07h20
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Saint-Arsène – Vous aimez les produits du terroir et plus particulièrement les boissons alcoolisées réalisées à partir de recettes de chez-nous? Vous pourrez en découvrir une toute nouvelle à la Société des alcools du Québec (SAQ), le gin Thuya élaboré par Jonathan Roy de Saint-Arsène.

    « La SAQ achète 1200 bouteilles à la fois, ma première livraison a été effectuée il y a plus d’un mois et les bouteilles vont se retrouver en vente sur les tablettes cette semaine », a souligné M. Roy. Le gin Thuya, soit le nom latin pour le cèdre canadien, est à 45 % d’alcool. « On m’a dit qu’il y avait une liste d’attente pour la prochaine livraison », a-t-il indiqué. Ce sont les succursales qui demandent au réseau de distribution de la SAQ une certaine quantité de bouteilles des produits qu’elles veulent vendre sur leurs tablettes.

    DISTILLERIE FILS DU ROY

    En fait, c’est la Distillerie Fils du Roy qui est à l’origine du produit. La Distillerie Fils du Roy, c’est une affaire familiale : Jonathan, sa mère Diane, son frère Sébastien et son père Jean-Guy. En 2012, les membres de la famille se lancent dans cette production dans la localité de Petit-Paquetville au Nouveau-Brunswick. Pour sa part, Jonathan travaille chez Premier Tech de Rivière-du-Loup depuis 1999.

    « J’ai commencé mon projet d’avoir ma propre distillerie à Saint-Arsène il y a deux ans. J’ai d’abord élaboré un plan d’affaires, vérifié les exigences du Québec et finalement passé par la règlementation de la SAQ », a-t-il expliqué.

    « Un petit gout d’ici »

    À Saint-Arsène, Jonathan Roy n’est pas seul dans cette belle aventure. Sa conjointe, Hélène Dumont, participe également au projet. « Elle s’occupe notamment des jardins pour les épices », a-t-il précisé. Les deux membres du couple sont très impliqués dans la production.

    « Ça se fait généralement le samedi, nous commençons vers 4 h du matin pour terminer la production en soirée, habituellement entre 22 h et 23 h avec le nettoyage des équipements », a expliqué Jonathan Roy. Quelque 300 bouteilles de gin sont produites en une journée.

    LE TERROIR D’ICI

    Si le gin Thuya est produit dans les deux provinces, on peut cependant affirmer que celui de Jonathan Roy a une touche très régionale. « On peut dire qu’il y a deux versions, l’eau de Saint-Arsène n’est pas comme celle de Petit-Paquetville. De plus, j’utilise des épices du Québec et du cèdre de Saint-Arsène. Le gin THUYA a un petit gout d’ici », a souligné Jonathan Roy. Pourquoi le cèdre? « Quand Jacques Cartier a passé son premier hiver ici, les premières nations lui ont donné une tisane à base de cèdre pour le soigner », a-t-il noté pour expliquer ce choix.

    Actuellement, Jonathan Roy loue un petit local situé à l’arrière du bâtiment du 115 route de l’Église à Saint-Arsène pour réaliser sa production. « Je pense rester à cet endroit pendant deux ou trois ans et par la suite m’installer dans un parc industriel », a-t-il noté.

    D’AUTRES PRODUITS

    Jonathan Roy a plusieurs produits en tête. Après le gin Thuya, on pourrait voir sur les tablettes de la SAQ une nouvelle vodka, la Grande Bagosse d’Al Capone, à 40 % d’alcool. Elle est faite à partir de seigle et d’orge du Bas-Saint-Laurent. « J’ai présenté mon produit il y a un peu plus d’un mois et je pense avoir des nouvelles après les fêtes », a mentionné M. Roy.

    On note aussi la Courailleuse, une boisson à base d’herbes (absinthe) qui a un taux d’alcool de 72 %. Celle-ci est également produite au Nouveau-Brunswick. Il y a le Therio, une anisette au gout de réglisse noire à 65 % d’alcool. « Je pense travailler avec les producteurs de petits fruits de Saint-Arsène pour créer une eau de vie qui serait vieillie dans un baril de chêne », a lancé l’homme de 37 ans. Inspiré par son milieu de travail, il souhaite même réaliser une boisson à saveur fumée, à base de tourbe. « J’aurai éventuellement du whisky », a ajouté l’entrepreneur.

    QUÉBEC ET NOUVEAU-BRUNSWICK

    On serait porté à croire que M. Roy peut vendre lui-même ses produits directement au consommateur. Faux, au Québec la règlementation stipule que pour des boissons de 22 % et plus en teneur d’alcool, les producteurs doivent passer obligatoirement par la SAQ. Ce n’est pas le cas au Nouveau-Brunswick où la Distillerie Fils du Roy vend ses produits à son lieu de production. Cette façon de faire est particulièrement intéressante en saison touristique.

     

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