Saint-Arsène – Pour André Morneau, président-directeur général du Groupe Morneau, l’année 2015 en fut une de grands défis et sentiments. L’entreprise familiale de Saint-Arsène a vécu le décès de l’un de ses bâtisseurs, Denis Morneau, et a réalisé un investissement privé de 25 millions de dollars à Anjou.

Denis Morneau a été un pionnier de l'industrie du transport. L’ex-président de Transport Morneau est décédé le 16 juillet à l'âge de 82 ans et 4 mois. L’histoire de Transport Morneau débute en 1942, à Saint-Arsène. C’est alors que Pierre Morneau, fondateur, obtient un permis en transport général avec son camion Chevrolet 1942. En 1973, Denis Morneau achète les actifs de son père et devient propriétaire de l’entreprise.

«Dès mes 8 ans, mon père m’amenait avec lui et on transportait des pommes de terre. À 13 ans, il me donnait des équipes de gars (travailleurs). C’est en 1978, à 20 ans, que je commence à travailler à temps plein avec une formation collégiale en finances. Mais j’ai d’abord été chauffeur pendant trois ans», a raconté André Morneau. «Mon père était malade dans les dernières années, c’était ma raison pour descendre plus souvent dans le Bas-Saint-Laurent. 2015 fut une année très émotive», a-t-il confié.

UNE BELLE HISTOIRE DE FAMILLE

Aujourd’hui, le Groupe Morneau a conservé sa gouvernance familiale. «Saint-Arsène est encore le siège social de l’entreprise, c’est le centre financier, comptable et administratif. Avec les outils informatiques que l’on a maintenant, on peut se le permettre», a précisé celui qui est à la tête d’une équipe de 1 250 employés.

Micheline, sa sœur, est vice-présidente des ressources humaines. Cinq enfants de la génération suivante sont impliqués dans l’entreprise. Suivent les traces d’André, sa fille Catherine qui est directrice de la division Morneau Eskimo et son fils David au poste de directeur du développement pour le transport des produits alimentaires.

Micheline voit également ses enfants progresser dans l’entreprise, Sabrina comme directrice de Morneau Sego, Jimmy à titre de responsable du développement dans l’est et Keven qui travaille aussi au niveau des opérations. «On en rêve tout le temps de voir nos enfants travailler dans l’entreprise, mais on a jamais forcé personne. On a mis en place des valeurs et une vision de développement qui ont rejoint nos enfants», a expliqué le gestionnaire.

S’ADAPTER

Le 12 mars 2015, le Groupe Morneau a procédé à l'inauguration d’un nouveau terminal de transport à Anjou, un investissement privé de plus de 25 M$. Ce bâtiment de 82 quais de transbordement permet le transit de plus de 500 voyages de marchandises au quotidien. C’est le plus important terminal de transport LTL au Québec. Groupe Morneau compte en tout 21 terminaux.

«Notre secteur d’activités est très compétitif, ceux qui vont survivre, ce sont ceux qui vont s’adapter», mentionne M. Morneau qui a ses bureaux à Québec. «L’aéroport, c’est bien pratique pour se déplacer comme à Toronto. Québec est un bon positionnement pour moi. Je vais à Saint-Arsène une fois par mois et je me rend à Montréal à toutes les semaines. Une entreprise, ça ne grandit pas assis dans son salon», explique-t-il.

«Un groupe qui se sert les coudes»

À Québec, on y a concentré la gestion des ressources humaines, les services techniques, la gestion de la flotte, le centre principal d’entretien, la direction des services logistiques et celle des services technologiques. À Montréal, on retrouve la direction des opérations, la tarification et l’informatique.

«Ma principale source de motivation, c’est l’implication de tous, nos employés, nos enfants. Dans les moments difficiles, c’est important d’avoir un groupe qui se sert les coudes. Tout ça a permis le développement de l’organisation. Ainsi tu as le gout d’en faire plus pour assurer la pérennité de l’entreprise familiale. Nous avons une belle histoire et nous voulons que ça continue», a conclu André Morneau.