La Distillerie Fils du Roy se réjouit des mesures adoptées dans le budget
Si le dernier budget du ministre des Finances, Carlos Leitão, du gouvernement du Québec ne fait pas l’unanimité, les mesures adoptées concernant les microdistilleries constituent une véritable bouffée d’air frais pour les distillateurs, au nombre de 33 dans la belle province. Le propriétaire de Distillerie Fils du Roy de Saint-Arsène, Jonathan Roy, a salué ces mesures.
«Bien que les détails ne sont pas encore connus, c’est une très bonne nouvelle qui vient changer la donne pour nous. Nous attendions cette annonce, mais nous l’avions estimée à dans deux ans. Nous l’avions donc déjà prévue dans notre plan de développement, mais oui, les impacts risquent d’être extrêmement positifs.»
De son côté, le député de Rivière-du-Loup - Témiscouata et ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Jean D'Amour a louangé la participation de Jonathan Roy à qui il attribue une large part du mérite dans l'adoption de ces mesures. «M. Roy a rencontré mon personnel, il était bien préparé, puis ça s'est rendu au caucus. Mais oui, il fait certainement partie de ceux qui sont responsables de ce volet, beaucoup de mérite lui revient», a commenté M. D'Amour.
Quant au principal intéressé, il s'est réjoui de l’autorisation de vendre les produits des microdistillereies sur les lieux de fabrication. Une décision fort attendue et qui ouvre la porte du tourisme aux distillateurs. «Le marché touristique c’est gros, et il nous échappait, confie-t-il. Les plans bouillent dans notre tête, car nous nous attaquons maintenant à un tout autre marché.»
Cette mesure permettra donc aux distillateurs de profiter de l'engouement pour les routes agrotouristiques. Il sera tout aussi possible de déguster les alcools sur les lieux de fabrication. Toutefois, seuls les produits fabriqués sur place et obtenus auprès de la Société des alcools du Québec (SAQ) pourront être vendus.
AIDE FINANCIÈRE
En guise de support, le budget Leitão prévoit trois mesures visant à soutenir l'innovation des producteurs artisans et des distillateurs.
Une aide de 4 % des ventes sera allouée aux spiritueux fabriqués avec des matières premières québécoises. «Nous attendons de voir le pourcentage retenu. Nos produits sont en grande majorité composés d’ingrédients québécois, mais avec quelques exceptions. Dans le cas de la Courailleuse, nous ajoutons de l’anis étoilé qui ne se cultive pas au Québec, mais c’est un pourcentage minime.»
Aussi, une aide correspondant à 14 % des ventes pour les spiritueux entièrement composés d'un alcool distillé par le fabricant, et exclusivement à partir de matières premières québécoises est prévue dans le budget. «Ça vise le marché des petits fruits, par exemple les brandys et le whisky», précise M. Roy.
De son propre aveu, le troisième volet est particulièrement intéressant. Il s’agit d’une bonification de 2 $ par bouteille dont le produit correspondant aura été vieilli trois ans ou plus. «Ça semble s’apparenter à ce qui existe déjà pour le vin et les hydromels. Il faut savoir que les distillateurs doivent débourser des droits d’accises pour l’alcool en vrac et qui exige une assurance équivalente à la valeur de l’alcool conservé, donc des produits que nous faisons vieillir.»
Cette dernière mesure vient atténuer l’impact de la hausse du droit d’accise du dernier budget fédéral de plus de 1 %.
L'aide sera accessible aux titulaires de permis de production artisanale autorisant la distillation et aux titulaires de permis de distillateur, avec un plafonnement annuel pour la vente de spiritueux de 200 000 $ par entreprise et de 30 000 $ par classe de produits.
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